dimanche 1 novembre 2009

2429 - la retraite de Russie

... Koursk fut une bataille de blindés, mais aussi une bataille aérienne dans laquelle chacun des deux camps fit l'impossible pour venir en aide à ses troupes engagées au sol.

A ce petit jeu, la Luftwaffe partait néanmoins battue d’avance et les prouesses de Rudel et des Panzerknacker Junkers 87 ou Henschel 129 ne firent qu'illusion.

Déjà en nette infériorité numérique avant-même le début des opérations, la Luftwaffe souffrit bientôt d’un tel niveau de pertes qu’elle ne fut plus en mesure de poursuivre ses opérations avec le niveau d’efficacité nécessaire.

Du déclenchement de l’Opération Citadelle, début juillet, jusqu'au repli général derrière le Dniepr, à la fin août, soit en deux mois d’activités, la Luftwaffe perdit plus d’un millier d’appareils sur le seul Front de l’Est. Si on y ajoute les pertes subies au même moment en Sicile et dans le ciel d’Allemagne, on arrive au total – ahurissant – de 3 200 appareils, soit plus de la moitié des effectifs disponibles !

Ni les usines ni, surtout, les écoles de pilotage, n’étaient en mesure de compenser pareille hémorragie.

Depuis le début du mois de mars, le Bomber Command britannique, bientôt secondé par la 8ème Air Force américaine, avait d’autre part commencé son inexorable travail d’incinération des villes et industries allemandes.

Dans la nuit du 24 au 25 juillet, alors que les Panzers commençaient à retraiter dans le secteur de Koursk, 800 bombardiers britanniques pilonnèrent Hambourg, suivis, dans la journée du 26, par 200 B-17 et B-24 américains. Trois autres raids nocturnes, menés dans la nuit du 27 au 28, du 29 au 30, et finalement du 2 au 3 août, achevèrent de transformer la ville en un immense amas de cendres et de gravats, où gisaient pèle-mêle les cadavres de 40 000 personnes et le souvenir de 280 000 immeubles.

La production industrielle locale ayant également chuté de 40 à 80 %, le Ministre de l'Armement Albert Speer se précipita chez Hitler pour lui annoncer qu’une demi-douzaine de raids du même genre signifierait la fin de toute production d’armements.

Le Führer n’eut alors d’autre choix que d’ordonner le déménagement en catastrophe des usines vers des zones moins exposées et, surtout, le rapatriement du plus grand nombre de chasseurs possible (1) afin de protéger le ciel allemand.

Sur le Front de l’Est, cette décision se traduisit par une chute inévitable mais vertigineuse des capacités opérationnelles d'une Luftwaffe qui, jusqu’à la fin de la guerre, ne fut plus jamais en mesure d’assurer un soutien efficace aux troupes terrestre, ni de disputer aux VVS soviétiques la maîtrise du ciel.

(1) A l'été 1944, face à un adversaire qui n'avait fait que monter en puissance, elle ne disposait plus que de 1 900 avions, et de seulement 400 chasseurs, pour défendre un Front s'étendant sur plus de 5 000 kms. C'était 600 avions et 200 chasseurs de moins qu'un an auparavant !

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