jeudi 15 octobre 2009

2412 - jeter les dés

... le 1er juillet 1943, au Wolfschantze de Rastenburg (Prusse orientale), au moment-même où les 200 premiers chars Panther viennent d'arriver au Nord et au Sud de Koursk, Hitler se décide enfin à jeter les dés et à fixer le début de l'offensive pour le 5 juillet, soit plus de deux mois après la date préconisée par Manstein.

Pour autant, ce dernier, sans doute intoxiqué lui aussi par la Propagande sur la supériorité aryenne en général, et celle du soldat allemand en particulier, Manstein, donc, ne doute pas de la victoire.

"On peut incliner à croire, écrira-t-il après guerre, que nous aurions dû déclarer catégoriquement l'opération impossible, car elle était prévue pour exploiter la faiblesse momentanée de l'ennemi, faiblesse qui avait disparu après tous ces retards.

Je ne l'ai pas fait (...) pour les raisons suivantes. Premièrement,
renoncer à Citadelle aurait entraîné une nouvelle attente avec tous les dangers que celle-ci comportait, eu égard à l'ouverture éventuelle d'un second Front [à l'Ouest].

Deuxièmement, nous étions convaincu du succès (...) malgré les difficultés, alors que nous étions inquiets des conséquences d'une attaque soviétique [préventive] dans la région du Donets.

Une victoire à Koursk nous aurait permis de parer à une crise dans cette région, et peut-être même de remporter une victoire plus grande encore [c-à-d contraindre les Soviétiques à renoncer à toute attaque avant des mois, et peut-être même à signer une paix séparée] (1)

Les dés sont donc jetés : ni l'absence totale de surprise, ni la supériorité numérique des Soviétiques, ni même les nombreuses maladies de jeunesse des nouveaux chars Panther et Ferdinand, rien de tout cela ne va donc dissuader la Wehmacht de mener sa grande - et dernière - offensive à l'Est...

(1) Benoit Lemay, Erich von Manstein, page 383

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