... dans le vocabulaire footballistique, on dirait de l'Armée rouge de ce printemps 1943 qu'elle "domine dans tous les compartiments du jeu".
Sur le terrain déjà, les fantassins soviétiques - parmi lesquels figurent d'ailleurs de nombreuses femmes - vont entamer le match à 13 contre 8, et avec davantage de tanks, de canons et d'avions que leurs adversaires.
Depuis deux ans, leur "niveau de jeu" a également fortement progressé alors que celui des Allemands a, au mieux, stagné.
Plus aguerris, mieux équipés et mieux commandés qu'en 1941, les Soviétiques disposent à présent des qualités indispensables pour contrer la nouvelle offensive d'été de la Wehrmacht,... et faire en sorte qu'elle soit aussi la dernière.
Mais leur principal atout ne réside ni dans le nombre, ni dans la qualité, ni même dans la motivation, mais bien, tout simplement,... dans l'absence totale d'effet de surprise.
Depuis près de quatre mois, ils savent en effet que la Wehrmacht va siffler le début de la partie dans le saillant de Koursk, et ils s'y sont donc préparés en conséquence.
Travaillant nuit et jour, utilisant tous les moyens disponibles, et aidés dans leur tâche par quelque 300 000 civils plus ou moins volontaires, ils ont construit une voie ferrée de 100 kms de long afin d'acheminer renforts et matériels à travers la plaine.
Sur ce saillant de 23 000 kms carrés - les 3/4 de la Belgique - ils ont aussi creusé un gigantesque réseau de tranchées qui, mises bout à bout, s'étendent sur 5 000 kilomètres (!) et constituent quatre grandes lignes de défense, séparées de 15 à 20 kms les unes des autres.
Ils ont également posé un demi-million de mines - en certains endroits, la densité dépasse même les 2 000 mines au kilomètre carré (!) - et enterrés tanks et canons de manière à les rendre moins vulnérables.
Ces formidables travaux d'Hercules n'ont, bien entendu, pas échappé aux reconnaissances aériennes de la Luftwaffe ce qui, en toute logique, devrait conduire à l'annulation sine die d'une partie aussi mal engagée...
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