samedi 10 octobre 2009

2407 - à tire d'aile

… c’est dans le domaine aérien que l’Armée rouge a finalement le plus progressé depuis 1941 et l’époque où ses aviateurs – ceux que Staline appelait "Mes Faucons" - tombaient en vérité comme des moineaux sous les coups de la Luftwaffe.

La tâche n’était pourtant pas facile: durant la plus grande partie de la guerre, et en gros jusqu'en 1945, les avionneurs russes durent en effet composer avec des moteurs développant 200 à 300 CV de moins que leurs homologues occidentaux du moment.

Pour compenser ce handicap, leurs chasseurs - tout comme ceux des Japonais, et pour la même raison - furent donc conçus les plus légers et les plus simples possible, quitte à sacrifier des éléments de sécurité (blindage, armement puissant) ou de confort (radio, habitacle spacieux) pourtant jugés indispensables en Occident.

Au déclenchement de l'Opération Barbarossa, le Yak-1, né à peine un an plus tôt, représentait incontestablement ce que les ingénieurs soviétiques savaient faire de mieux : de construction mixte (bois et métal), cette petite machine de 2 500 kilos, propulsée par un moteur de 1 100 CV seulement, volait en effet aussi vite et s'avérait même plus maniable qu'un Messerschmitt 109.

Les choses se gâtaient hélas en matière d'armement et de blindage, sans même parler de la radio qui, lorsqu'elle était montée, ne fut vraiment efficace qu'à partir de fin de 1943.

Les ingénieurs de Yakovlev s'acharnèrent donc à l’améliorer, puis à lui donner un successeur - le Yak-9 - lequel, avec plus de 15 000 exemplaires fabriqués entre 1942 et 1945, allait devenir le chasseur soviétique le plus répandu (1)

Sur cet avion, l'installation d'une verrière en "goutte d'eau" améliorait grandement la visibilité, tandis que le remplacement du bois par de l'aluminium offrait la possibilité, en allégeant la cellule, d'installer un armement plus puissant (un canon de 37 puis de 45mm) sans obérer le poids total de l'ensemble, lequel restait dans les limites du Yak-1.

L’amélioration de la qualité fut encore plus sensible avec le La-5.

Début 1942, les ingénieurs de Lavotchkine, désespérés par les piètres performances de leur LaGG-3 face aux chasseurs allemands, eurent l’idée de remplacer son moteur en ligne par un moteur en étoile

Ainsi naquit le La-5, fort semblable au Focke-Wulf 190, et plus performant à basse et moyenne altitude que les dernières versions du Messerschmitt 109


(1) De 1940 à 1944, 8 700 Yak-1 (et 6 400 Yak-7) sortiraient néanmoins des chaînes de montage

Aucun commentaire: