vendredi 9 octobre 2009

2406 - cercueil pour 7 camarades

... dès l’automne de 1941, Moscou a réclamé, et obtenu, une aide militaire et logistique occidentale.

Quoi que modeste dans le domaine des blindés, celle-ci comprendra tout de même quelque 10 000 chars qui, bien que globalement inférieurs aux modèles soviétiques, n’en permettront pas moins d’étoffer les effectifs des unités blindées rouges.

Comme tous les tanks britanniques, les Matilda, Churchill ou Valentine fournis à l’URSS disposent d’un blindage qui peut être qualifié de "raisonnable" mais souffrent également de défauts importants, à commencer par leur grande complexité mécanique (en particulier au niveau des roulements) et un armement (très) insuffisant, surtout si on le rapporte à celui - excellent - de leurs homologues soviétiques.

Le cas du M3 « Lee » est quelque peu différent.

Dans l'entre-deux guerres, chacun s'était interrogé sur le rôle qui serait dévolu aux tanks dans les guerres du futur. Si la plupart continuaient à ne voir en eux que de simples véhicules avant tout destinés à soutenir l'infanterie (ce qui impliquait de tirer à faible distance des obus à haute teneur en explosifs), d'autres en étaient venus à imaginer des batailles rangées entre tanks (ce qui nécessitait au contraire de tirer des obus perforants à grande distance).

Certains imaginèrent alors de conjuguer ces deux visions en installant deux canons différents dans le même tank, le premier (de 75mm) destiné au soutien de l'infanterie, et le second (de 37mm) à la lutte contre les tanks adverses.

Le M3 Lee/Grant américain relève de cette philosophie. Séduisante sur le papier, cette formule va cependant très vite révéler ses inconvénients en Afrique du Nord et, surtout, sur le Front de l’est, en particulier parce qu'elle complique terriblement le design, exige un équipage pléthorique (7 hommes) et impose une silhouette massive ainsi qu'une hauteur record, au véhicule, autant de gages d'une grande vulnérabilité au combat.

Les plaques de blindage rivetées, et désespérément verticales, n'offrent de surcroît qu'une protection illusoire : même lorsque le blindage n'est pas directement transpercé à l'impact, les rivets sont fréquemment refoulés, comme autant de projectiles mortels, à l’intérieur du tank, au grand dam des équipages russes qui, par dérision, vont très vite affubler leurs M3 du surnom peu flatteur de "cercueil pour 7 camarades"

Aucun commentaire: