mercredi 23 septembre 2009

2390 - le problème Hitler

... mieux aurait sans doute valu attaquer le saillant de Koursk au tout début du printemps, avec les moyens dont on disposait, plutôt que d'attendre l'arrivée de renforts dont la venue ne ferait que précipiter celle de renforts ennemis.

Mieux aurait aussi valu tout mettre en oeuvre pour inciter les Soviétiques à attaquer les premiers, plutôt que de leur donner le temps de s'enterrer et de multiplier tranchées et champs de mines.

Mais en dépit de sa renommée (ou peut-être à cause de cette renommée), Manstein n'est pas maître de son destin : à l'instar de n'importe quel autre général de la Wehrmacht, il ne peut déplacer ne serait-ce qu'un seul régiment sans en avoir au préalable obtenu la permission du Führer.

Déjà sensible au début de la guerre, la main-mise d'Hitler sur la conduite des opérations n'a fait que se renforcer au fil des mois. Les échecs devant Leningrad, Moscou et, bien entendu, Stalingrad,  l'ont même définitivement convaincu qu'il est bien plus en mesure de remporter la victoire que n'importe lequel de ses généraux.

En soi, et contrairement à une opinion aujourd'hui largement répandue, Hitler n'est dénué ni d'instinct ni de talent militaires. Mais il lui manque, et il lui manquera toujours, une vision réaliste de la situation ainsi qu'une compréhension claire et dépassionnée des réalités du terrain.

Hitler ne "voit pas" les difficultés pratiques ou, plus exactement, il est convaincu que chacune d'entre elles peut-être résolue par la seule "Volonté". Dans son esprit, c'est la "Volonté" du soldat germanique, bien plus que le nombre de ses divisions ou la puissance de feu de ses chars Tiger, qui décidera du succès, ou de l'échec, de l'Opération Citadelle.

Nonobstant, Hitler sait aussi que Koursk représente probablement son ultime chance de renverser la situation à l'Est, ce pourquoi il a ordonné que tout, et même l'impossible, soit fait pour emporter la victoire...

1 commentaire:

raptor2b a dit...

ne pas oublier que pour reussir a saigner l'armee rouge, Hitler a egalement preferé laisser les russes engager d 'enormes moyens, persuadé ainsi de porter un coup fatal. Ce qui n'aurait été au printemps, vu la concentration sovietique qu'une "demi victoire" aurait du etre en Juillet le "gross schlaag" parfait amenant Staline a des pourparlers de paix.