... pour triompher de la résistance des Soviétiques à Koursk, il va nécessairement falloir rassembler des forces considérables en matière de fantassins, de blindés et d’avions de combat
En ce début de 1943, de quoi l’Allemagne nazie est-elle encore capable ?
Au niveau des forces terrestres, la saignée des deux hivers précédents a laissé des traces : depuis le début de la guerre, plus de onze millions d'Allemands ont déjà été enrôlés sous les drapeaux, mais plus de deux millions ont également été tués, blessés ou faits prisonniers.
Pour compenser pareille hémorragie, il a fallu racler les fonds de casernes, vider les ateliers et les bureaux, enrôler des recrues plus jeunes (en abaissant à 17 ans l’âge de la conscription) ou incorporer en unités des soldats que l’on jugeait jusque-là trop âgés ou en trop mauvaise condition physique pour servir en première ligne.
Ces mesures ne pouvant suffire à elles-seules, il a aussi fallu battre le rappel d’alliés – comme la Hongrie ou la Roumanie – malheureusement de plus en plus réticents à fournir des troupes. Après le désastre de Stalingrad, Mussolini, jusque-là fidèle entre les fidèles, a d’ailleurs décidé – sans que le Führer puisse s’y opposer - de rapatrier ce qui restait de la 8ème Armée italienne qui, depuis le début de la guerre, avait perdu plus de 30 000 hommes sur le Front de l’Est.
Il a enfin fallu se résoudre à incorporer toujours davantage d’étrangers. Belges, Hollandais, Français, Norvégiens,…
Une certaine Europe s’est progressivement construite sous la bannière du national-socialisme et de sa lutte contre le "judeo-bolchevisme".
Même la Waffen-SS – ce temple de l’aryanité pure et dure – n’a pas été épargnée. Dès 1940, elle s’était déjà ouverte aux Scandinaves – Norvégiens, Danois ou Baltes - considérés comme "racialement purs" et très proches de leurs cousins allemands.
Mais en 1943, Himmler n’a eu d’autre choix que d’ouvrir également les portes aux "Allemands raciaux" originaires des Balkans (lesquels finiront par représenter plus de 200 000 hommes) et même aux races "non-germaniques" en ce compris - suprême outrage - aux musulmans bosniaques, lesquels sont dispensés de viande de porc, prient cinq fois par jour vers la Mecque, possèdent un mollah par régiment (et un imam par bataillon), et ne vénèrent certes pas Hitler.
Fini le mythe du surhomme blond de plus d’un mètre quatre-vingt, et disparue l’exigence du certificat d’aryanité à la troisième ou quatrième génération : le SS nouveau est plus petit, généralement brun, et fréquemment basané – bref, "multiethnique"...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire