2388 - en attendant le printemps

... la contre-offensive victorieuse de Manstein a permis de stabiliser le Front oriental sur une ligne qui, en ce début de printemps 1943, s’étend sur des milliers de kilomètres, du Golfe de Finlande au Nord à la Mer d’Azov au Sud.

Approximativement au centre de cette ligne, entre Orel et Kharkov, on trouve un profond saillant d’environ 200 kilomètres de longueur sur 150 de profondeur, articulé autour de la ville de Koursk. Un saillant où se trouvent concentrés plusieurs centaines de milliers de soldats soviétiques, dont la présence menace directement le Dniepr, dont les Allemands ont l’intention de se servir comme principale ligne de défense.

Fin mars, l’État-major de Manstein a donc dressé les plans d’une offensive visant à liquider le dit saillant.

La 9ème Armée du maréchal Model attaquera au Nord, à partir d’Orel, et les forces de Manstein au Sud, à partir de Kharkov. Tout ce petit monde prendra alors les forces soviétiques au creux d’une vaste tenaille, dont les deux branches se rejoindront à Koursk.

Voilà pour la théorie

Histoire de bien préparer l’assaut, et d’éviter aux lourds chars Tiger de s’enliser, la Luftwaffe va commencer par photographier chaque centimètre carré du terrain. Une initiative assurément louable, mais dont la répétition ne va pas manquer d’éveiller l’attention des Soviétiques, lesquels vont tout mettre en œuvre pour renforcer leur propre dispositif défensif.

Début avril, il est devenu clair que la concentration de fantassins, de canons et de tanks russes à l’intérieur du saillant de Koursk interdit toute action immédiate. Pas question donc d’un quelconque effet de surprise : il va au contraire falloir patienter plusieurs semaines - soit le temps de réunir les forces nécessaires à une attaque en règle.

Comme les Russes, de leur côté, n’ont pas l’intention de retraiter, l’arrivée de nouveaux tanks et fantassins allemands les incite tout naturellement à renforcer leurs propres positions avec de nouveaux fantassins et de nouveaux tanks, entraînant – logique de l’action-réaction oblige - une nouvelle surenchère du côté allemand.

Toutes les conditions se mettent donc progressivement en place pour un affrontement aux dimensions cyclopéennes...