... si la reprise de Kharkov constitue assurément une bonne nouvelle pour la Wehrmacht et vaut à son responsable, Erich von Manstein, la Croix de Chevalier, elle ne représente néanmoins qu'une faible consolation en regard de l'annihilation de la VIème Armée à Stalingrad.
Et si, à Kharkov ou ailleurs, la dite Wehrmacht a repris ça et là quelques dizaines de kilomètres, il n'en demeure pas moins qu'elle a grosso-modo été ramenée sur ses positions du printemps précédent, sans qu'aucun des objectifs que s'était fixé le Führer n'ait été atteint.
Mais le plus grave, ce sont assurément les pertes humaines et matérielles.
Bien que l'industrie allemande soit capable de compenser les milliers et milliers d'avions, tanks, et camions détruits depuis l'Invasion de l'URSS, en juin 1941, elle n'est pas en mesure d'en produire autant que l'industrie soviétique ni, a fortiori autant que les Soviétiques, les Britanniques et les Américains réunis.
Surtout, elle n'est pas en mesure de remplacer les fantassins, les tankistes et les aviateurs expérimentés tués au combat.
En mars 1943, Hitler lui-même reconnaît publiquement que plus d'un demi-million de soldats allemands ont déjà été tués depuis le début de la guerre, et pour leur immense majorité sur un Front de l'Est dont l'appétit pour le sang germanique apparaît inépuisable.
L'un dans l'autre, le rapport de forces a largement basculé en faveur des Alliés. Rien que sur le Front de l'Est, l'Armée rouge aligne désormais, en ce début d'avril 1943, prés de 6 000 000 de combattants, 20 000 canons et 6 000 tanks, alors que la Wehrmacht doit pour sa part se contenter de 2 700 000 hommes, 6 400 canons et 1 300 tanks.
Dans ces conditions, la réussite d'un éventuel "grand coup" à l'Est impose de concentrer la quasi-totalité des moyens disponibles en un seul endroit, c-à-d de mettre quasiment tous les œufs dans le même panier... avec tous les risques que cela implique.
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