samedi 12 septembre 2009

2379 - les buter jusque dans leurs chiottes

... en Afghanistan, la toute-puissante Armée rouge a connu les mêmes déboires que l’Armée américaine au Vietnam, 15 ans plus tôt : face à un pays du Tiers-Monde presque totalement dépourvu d’infrastructures, il n’y a finalement que fort peu de cibles qui valent le prix des bombes, lesquelles sont par ailleurs largement inefficaces contre une armée de guérilla, qui se fond dans la population et est constamment ravitaillée en armes et munitions depuis un pays étranger qu’il est interdit de bombarder.

Dans ces conditions, on n’a d’autre choix que d’engager des troupes au sol… c.-à-d. de s’aventurer sur le terrain de prédilection de l’adversaire, là où la supériorité numérique et technologique compte le moins. Il en résulte une augmentation croissante des pertes et des coûts qui, à terme, finissent par contraindre à une "paix de compris" qui masque mal la défaite.

En Tchétchénie, où les Russes bataillent depuis le 18ème siècle, l’affaire va néanmoins se présenter sous un jour différent, et rendre si l’on ose dire ses "lettres de noblesse" à la force brute.

Déportés par centaines de milliers sous Staline, qui leur reprochait leur soutien au Troisième Reich, les Tchétchénes sont rentrés chez eux à la fin des années 1950, puis ont tranquillement profité de l’effondrement de l’URSS, en 1991, pour s’engager sur la voie de l’Indépendance.

Pour des raisons autant politiques que pétrolières, Boris Eltsine d’abord, Vladimir Poutine ensuite, vont envoyer leurs tanks et chasseurs-bombardiers dans cette province sécessionniste afin d’y rétablir la Pax russica.

Si la première tentative, menée sous Eltsine en 1994, vire très vite au scénario – et au cauchemar - afghan, et finit par contraindre Moscou à jeter l’éponge en 1996, celle de Poutine, trois ans plus tard, a davantage de succès.

Encore ce dernier s’avère-t-il très difficile à obtenir sur le terrain et impose-t-il un usage immodéré de la manière forte, avec innombrables exactions et bombardements massifs des villes et villages tchétchènes.

Par rapport aux Américains au Vietnam, les Russes bénéficient cependant d’un avantage considérable : à savoir l’absence de condamnation internationale,… et une opinion publique nationale au mieux indifférente au sort des civils tchétchènes, au pire désireuse de les voir disparaître jusqu’au dernier de la surface de la Terre.

Et par rapport aux Afghans, les dits Tchétchénes ont également l’avantage – considéré du point de vue de Moscou – d’être très peu nombreux - moins d’un million – et de ne pouvoir se réfugier dans un pays voisin pour y reprendre des forces et s’y ravitailler.

A la longue, donc, la politique du bombardement va s’avérer efficace : face à un Poutine qui se promet, si nécessaire, de les buter "jusque dans leurs chiottes", les Tchétchénes, confrontés à la menace totale d’extinction, vont progressivement rentrer dans le rang,... confortés dans ce choix par la disparition tout aussi progressive de leurs chefs historiques, assassinés les uns après les autres par les commandos du FSB russe...

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