... au Vietnam, tout est extrêmement compliqué… du moins pour le soldat américain, qui bénéficie de moyens énormes mais ne comprend rien à cette guerre.
Il y a 25 ans, le père de ce jeune soldat se battait peut-être lui aussi fort loin de chez lui, en Normandie, et n’était sans doute pas plus motivé pour la cause.
Mais au moins avait-il la chance de mener une guerre conventionnelle, de combattre un ennemi clairement identifiable, et de côtoyer des populations ethniquement et culturellement semblables à lui.
Ce n’est pas le cas au Vietnam, où l’ennemi est pour ainsi dire insaisissable et se fond trop souvent dans cette énigmatique population Sud-Vietnamienne qui ne semble manifester pour cette guerre qu’une indifférence polie alors que c’est tout de même pour elle et la défense de ses libertés qu’on est supposé être là.
Depuis l’Offensive du Têt, au début 1968, quand les Américains, effarés, on vu surgir des combattants Viêt-Cong jusque dans les jardins de leur ambassade à Saïgon (!), la paranoïa est même à son comble.
Cette Sud-Vietnamienne qui vous sourit dans sa minirobe est bien jolie, mais qui vous dit qu’elle n’est pas une espionne au service du Viêt-Cong ? Ce village du delta dans lequel on passe et repasse au fil des patrouilles semble bien paisible, mais comment se fait-il qu’on en sort toujours avec la désagréable impression que les habitants cherchent à vous cacher quelque chose ?
Et puis il y a cette étrange armée Sud-Vietnamienne aux effectifs artificiellement gonflés – c’est Washington qui l’équipe et qui verse les soldes – et dont le comportement au combat est pour le moins inégal
Au Nord comme au Sud, les jeunes-gens sont naturellement astreints à la conscription obligatoire. Mais au Sud, y échapper est une forme de sport national, où il n’est pas trop difficile de briller, surtout si l’on est issu d’une famille fortunée ou si on a des parents à l’étranger.
Plus encore que les Américains, les soldats Sud-Vietnamiens sont d’abord et avant tout motivés par la volonté de ne prendre aucun risque personnel, ce qui les amène fréquemment à détourner les yeux et à éviter les villages dont ils ont pourtant toutes les raisons de penser qu’ils abritent des Viêt-Cong : de toute manière, les Américains sont là pour s’en occuper, et ils n’ont qu’à réclamer un bombardement au napalm, ça réglera le problème.
A contrario, les unités d’élite, comme les Rangers, se battent bien mais traitent souvent leurs ennemis, et leurs prisonniers, avec une cruauté peut-être asiatique mais néanmoins déconcertante pour la plupart des Américains...
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