... les États-Unis disposent de l’arme atomique et pourraient très facilement, comme ne cesse de le réclamer McArthur, réduire en cendres les centaines de milliers de "volontaires" chinois qui combattent au profit de la Corée du Nord,
Mais le problème, c’est que si Truman est d'accord pour en découdre avec le communisme, il ne veut pas pour autant d'une guerre avec la Chine, laquelle pourrait se transformer en guerre mondiale aux conséquences imprévisibles puisque les Soviétiques, alliés des Chinois, disposent eux-mêmes, depuis 1949, de l'arme nucléaire.
En conséquence, le 11 avril 1951, c’est McArthur qui passe à la trappe et se retrouve limogé.
Du coup, voilà les B29 contraints de prolonger leur service actif, en continuant à larguer des bombes conventionnelles sur un pays non seulement presque totalement dépourvu d'industries, mais de surcroît sauvagement dictatorial et généreusement ravitaillé en armes et munitions par un pays - la Chine - qu'il est interdit de bombarder (!)
Impossible, dans ces conditions, d'espérer remporter en Corée une victoire aérienne qu'on n'a déjà pas été en mesure d’obtenir contre l’Allemagne, six ans plus tôt.
Pour ne rien arranger, les B29 - souverains incontestés de la Guerre du Pacifique - accusent à présent le poids des ans, rattrapés par le progrès technique et surtout par les nouveaux Mig-15 à réaction, lesquels les forcent à ne plus opérer que de nuit, comme autrefois leurs cousins britanniques face à la chasse allemande.
La guerre de Corée - dont nous reparlerons dans une autre chronique - s'enlise donc dans la routine. Et lorsque l'armistice est enfin signé à Panmunjom, le 27 juillet 1953, renvoyant en gros les deux protagonistes sur leurs positions de 1945, le conflit a déjà fait près de 4 millions de morts, et deux fois plus de civils que de militaires...
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