... pour obtenir, sur un champ de bataille quelconque, une puissance de destruction semblable à celle de Hiroshima - environ 15 Kilotonnes - il faudrait larguer 15 000 bombes conventionnelles d’une tonne,… ou tirer plus de 2 millions d’obus de 155mm contenant chacun environ 7 kilos de TNT (!)
Rien d’étonnant dès lors à ce que les militaires aient immédiatement réclamé des projectiles nucléaires tactiques - obus, bombes ou missiles - directement utilisables sur le champ de bataille, même si, au début, l’armement nucléaire se prête plutôt mal à pareille demande : Little Boy - la bombe lancée sur Hiroshima – avoue tout de même ses 4 tonnes et ses 3 mètres de long, soit bien trop pour un usage tactique qui implique au contraire compacité, légèreté et facilité d’emploi.
Cependant, progrès technique aidant, le poids et les dimensions de ces armes vont bientôt être réduits de façon spectaculaire : en mai 1953, l’obus tiré par le canon Atomic Annie (1) affiche la même puissance mais ne pèse déjà plus que 360 kilos pour une longueur à peine supérieure au mètre.
Et comme 15 Kilotonnes paraissent très excessives pour un véritable usage de terrain, a fortiori dans la perspective d'une future guerre en Europe, on est bientôt en mesure d'aller plus loin encore : en 1957, l'obus W33 de 203mm affiche une puissance de 1 à 10 Kilotonnes pour un poids de 100 kilos et une longueur de 90 centimètres, et en 1963, le W48 de 155mm ne fait plus 80 centimètres pour une quarantaine de kilos.
Mais dans le genre, évidemment, rien ne vaut le Davy Crockett qui, en 1962, entend mettre la force nucléaire au service du simple fantassin. Extrêmement compact et léger (une trentaine de kilos au total), l'engin ressemble furieusement à un gros bazooka.
Mais un bazooka capable de tirer un projectile allant jusqu'à 1 Kilotonne, soit l'équivalant d'une centaine de bombes "Grand Slam" de la Seconde Guerre mondiale, ou à un raid de plus de 200 bombardiers B17 (!)
Le problème, c'est qu'en voulant bien faire, les ingénieurs américains en ont fait trop et ont créé rien moins qu'une arme qui, selon les propos d'une humoriste, est "la plus stupide que l'on puisse inventer à l'exception d'une grenade nucléaire" (2)
Et de fait, s'il s'avère redoutablement efficace pour son poids, le Davy Crockett, avec une portée pratique de seulement 2 à 4 kilomètres, laisse à peine le temps à ses utilisateurs de se jeter au sol avant l'explosion... et de prier pour ne pas être atteints eux-mêmes par les radiations d'un engin qui sera néanmoins produit à plus de 2 000 exemplaires, avant d'être retiré du service au début des années 1970...
(1) Saviez-vous que... no 2272
(2) dans "Le Piège Diabolique" du dessinateur H.P. Jacobs, le vaillant professeur Mortimer n'hésite pourtant pas à balancer de telles grenades àquelques mètres de lui...
Rien d’étonnant dès lors à ce que les militaires aient immédiatement réclamé des projectiles nucléaires tactiques - obus, bombes ou missiles - directement utilisables sur le champ de bataille, même si, au début, l’armement nucléaire se prête plutôt mal à pareille demande : Little Boy - la bombe lancée sur Hiroshima – avoue tout de même ses 4 tonnes et ses 3 mètres de long, soit bien trop pour un usage tactique qui implique au contraire compacité, légèreté et facilité d’emploi.
Cependant, progrès technique aidant, le poids et les dimensions de ces armes vont bientôt être réduits de façon spectaculaire : en mai 1953, l’obus tiré par le canon Atomic Annie (1) affiche la même puissance mais ne pèse déjà plus que 360 kilos pour une longueur à peine supérieure au mètre.
Et comme 15 Kilotonnes paraissent très excessives pour un véritable usage de terrain, a fortiori dans la perspective d'une future guerre en Europe, on est bientôt en mesure d'aller plus loin encore : en 1957, l'obus W33 de 203mm affiche une puissance de 1 à 10 Kilotonnes pour un poids de 100 kilos et une longueur de 90 centimètres, et en 1963, le W48 de 155mm ne fait plus 80 centimètres pour une quarantaine de kilos.
Mais dans le genre, évidemment, rien ne vaut le Davy Crockett qui, en 1962, entend mettre la force nucléaire au service du simple fantassin. Extrêmement compact et léger (une trentaine de kilos au total), l'engin ressemble furieusement à un gros bazooka.
Mais un bazooka capable de tirer un projectile allant jusqu'à 1 Kilotonne, soit l'équivalant d'une centaine de bombes "Grand Slam" de la Seconde Guerre mondiale, ou à un raid de plus de 200 bombardiers B17 (!)
Le problème, c'est qu'en voulant bien faire, les ingénieurs américains en ont fait trop et ont créé rien moins qu'une arme qui, selon les propos d'une humoriste, est "la plus stupide que l'on puisse inventer à l'exception d'une grenade nucléaire" (2)
Et de fait, s'il s'avère redoutablement efficace pour son poids, le Davy Crockett, avec une portée pratique de seulement 2 à 4 kilomètres, laisse à peine le temps à ses utilisateurs de se jeter au sol avant l'explosion... et de prier pour ne pas être atteints eux-mêmes par les radiations d'un engin qui sera néanmoins produit à plus de 2 000 exemplaires, avant d'être retiré du service au début des années 1970...
(1) Saviez-vous que... no 2272
(2) dans "Le Piège Diabolique" du dessinateur H.P. Jacobs, le vaillant professeur Mortimer n'hésite pourtant pas à balancer de telles grenades àquelques mètres de lui...
2 commentaires:
(2) dans "Le Piège Diabolique" du dessinateur H.P. Jacobs, le vaillant professeur Mortimer n'hésite pourtant pas à balancer de telles grenades àquelques mètres de lui...
Oui mais il est doté d'une combinaison futuriste qui le protège des radiations
Oui, mais pas du souffle ;-)
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