
... comme il fallait s’y attendre, l’explosion de la première bombe atomique soviétique (29 août 1949), relance aussitôt la course aux armements et va propulser la puissance de destruction des bombes nucléaires vers des sommets proprement impensables
Avec ses 15 000 tonnes d'équivalent TNT, Little Boy, qui a pourtant rasé Hiroshima aux deux tiers, devient très vite un vulgaire jouet pour enfants. Dans chaque camp, les techniciens se mettent à rêver plus gros, toujours plus gros. Et comme les financements sont inépuisables, la perspective de la Mégatonne d'équivalant TNT – 60 fois la puissance d'Hiroshima – est bientôt atteinte, puis dépassée.
Et comme il faut bien tester ces nouveaux jouets, les États-Unis, l'URSS, puis la Grande-Bretagne et la France, se mettent à en faire exploser partout,... mais toujours fort loin de leurs métropoles respectives, sur des atolls perdus du Pacifique, dans les déserts d'Algérie, dans le bush australien, chez les kazakhs, chez tous ces sauvages que l'on peut déporter d'un claquement de doigts et à qui personne n'accordera la moindre indemnité si le test tourne mal, ou le vent dans la mauvaise direction ce qui, du reste, se produit à maintes occasions....

Mais pour son concepteur, Edward Teller, prototype et inspiration du docteur Folamour, c'est nécessaire pour maintenir l'avance des États-Unis sur l'éternel rival soviétique, lequel travaille lui aussi sur des bombes semblables.

Nonobstant, l'idée-même de la Mégatonne tient davantage de la magie du chiffre rond que du besoin véritable. Personne en effet ne se pose vraiment la question de savoir à quoi pourront bien servir pareils monstres, car après tout, si une seule bombe de 15 000 tonnes d'équivalant TNT suffit à détruire une ville, à quoi bon disposer de bombes de 10 millions de tonnes dont le rendement – considéré du strict point de vue des résultats pratiques - est manifestement décroissant.
On n’a encore rien vu…
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