... Ayant applaudi tantôt les bombardements de Guernica ou de Nankin (1937), puis ceux de Varsovie (1939), Londres (1940) ou Pearl Harbor (1941), l'Allemagne et le Japon doivent forcément, tôt ou tard, se retrouver victimes de leur propre médecine.
Dans cette guerre totale, toute ville, y compris la moins industrialisée, peut devenir une cible dont le sort - survie ou destruction - ne dépend en définitive que du bon vouloir de l'assaillant, des renseignements dont il dispose, de ses moyens matériels, de l'habileté de ses pilotes, voire du simple hasard.
"Compte tenu de sa taille, on touchait toujours Berlin. Il en alla autrement, le 3 mars 1943, lorsqu'en approchant de la côte, le Master Bomber prit pour le port de Hambourg les bancs de sable de l'Elbe, mis à nus par la marée (...) Il fut en outre induit en erreur par une installation camouflée, construite et éclairée par les Allemands à seize kilomètres en aval pour détourner le bombardement (...) Ces deux fautes s'additionnèrent et furent fatales à la petite ville voisine de Wedel. Elle fut rayée de la carte".
Mais même s'ils transforment les villes allemandes en amas de ruines fumantes, les bombardements anglo-américains, malgré toute leur férocité, n'y tuent qu'entre 400 000 et 600 000 personnes, soit seulement 1.5% de la population urbaine allemande, soit bien moins que l'apocalypse auquel chaque camp s'attendait avant la guerre.
Du coté des assaillants, les pertes sont en revanche infiniment plus élevées que prévu : "Le Bomber Command imposait à ses équipages une série de trente missions. En 1943, les chances de s'en sortir vivant étaient de une sur six, en novembre, elles atteignaient 20% (...) Les équipages devenaient donc fatalistes. On y arrivait ou on n'y arrivait pas. (...) Une incroyable épouvante ne tarda pas à creuser les traits des aspirants aux airs d'adolescents qui, par désir d'aventure et parce qu'il fallait que le Bomber Command gagne la guerre, accomplissaient leurs trente missions"
Au Japon, par contre, l’affaire prend une tournure bien différente. En prenant la direction des opérations de bombardement, en janvier 1945, le général Curtis LeMay a en effet très vite réalisé que l'on peut facilement y recréer, et à bien moindre coût, les recettes des bombardements incendiaires qui ont déjà incinéré les villes allemandes.
Le 9 mai 1945, 300 "Superforteresses" Boeing B29 pilonnent Yamata et Tokyo ravageant 40 km2 d'habitations majoritairement en bois pour la perte de 14 appareils seulement, dont 13 à l'atterrissage (!) Le 25 mai, 464 B29 déclenchent l'apocalypse sur Tokyo, annihilant 49 km2 d'habitations pour la perte de 26 appareils. Vient ensuite le tour de Yokohama, rasée à 85 %. A l'été de 1945, la plupart des grandes villes japonaises ne sont plus que des amas de ruines fumantes.
Au bilan final, les raids de Curtis LeMay coûteront la vie à des centaines de milliers de Japonais, créeront 13 millions de sans-abris,... mais ne coûteront aux Américains que la perte d'environ 400 B29, la plupart sur pannes ou accidents...
Dans cette guerre totale, toute ville, y compris la moins industrialisée, peut devenir une cible dont le sort - survie ou destruction - ne dépend en définitive que du bon vouloir de l'assaillant, des renseignements dont il dispose, de ses moyens matériels, de l'habileté de ses pilotes, voire du simple hasard.
"Compte tenu de sa taille, on touchait toujours Berlin. Il en alla autrement, le 3 mars 1943, lorsqu'en approchant de la côte, le Master Bomber prit pour le port de Hambourg les bancs de sable de l'Elbe, mis à nus par la marée (...) Il fut en outre induit en erreur par une installation camouflée, construite et éclairée par les Allemands à seize kilomètres en aval pour détourner le bombardement (...) Ces deux fautes s'additionnèrent et furent fatales à la petite ville voisine de Wedel. Elle fut rayée de la carte".
Mais même s'ils transforment les villes allemandes en amas de ruines fumantes, les bombardements anglo-américains, malgré toute leur férocité, n'y tuent qu'entre 400 000 et 600 000 personnes, soit seulement 1.5% de la population urbaine allemande, soit bien moins que l'apocalypse auquel chaque camp s'attendait avant la guerre.
Du coté des assaillants, les pertes sont en revanche infiniment plus élevées que prévu : "Le Bomber Command imposait à ses équipages une série de trente missions. En 1943, les chances de s'en sortir vivant étaient de une sur six, en novembre, elles atteignaient 20% (...) Les équipages devenaient donc fatalistes. On y arrivait ou on n'y arrivait pas. (...) Une incroyable épouvante ne tarda pas à creuser les traits des aspirants aux airs d'adolescents qui, par désir d'aventure et parce qu'il fallait que le Bomber Command gagne la guerre, accomplissaient leurs trente missions"
Au Japon, par contre, l’affaire prend une tournure bien différente. En prenant la direction des opérations de bombardement, en janvier 1945, le général Curtis LeMay a en effet très vite réalisé que l'on peut facilement y recréer, et à bien moindre coût, les recettes des bombardements incendiaires qui ont déjà incinéré les villes allemandes.
Le 9 mai 1945, 300 "Superforteresses" Boeing B29 pilonnent Yamata et Tokyo ravageant 40 km2 d'habitations majoritairement en bois pour la perte de 14 appareils seulement, dont 13 à l'atterrissage (!) Le 25 mai, 464 B29 déclenchent l'apocalypse sur Tokyo, annihilant 49 km2 d'habitations pour la perte de 26 appareils. Vient ensuite le tour de Yokohama, rasée à 85 %. A l'été de 1945, la plupart des grandes villes japonaises ne sont plus que des amas de ruines fumantes.
Au bilan final, les raids de Curtis LeMay coûteront la vie à des centaines de milliers de Japonais, créeront 13 millions de sans-abris,... mais ne coûteront aux Américains que la perte d'environ 400 B29, la plupart sur pannes ou accidents...
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