samedi 18 juillet 2009

2323 - la clarté dans la confusion

... repérer la ville qui se cache dans la nuit, ou sous les nuages, n'est pas une mince affaire.

Chez les Britanniques, on a souvent recours à des éclaireurs (ou "Pathfinders") qui, à bord d'avions rapides (généralement des De Havilland "Mosquito") précèdent les essaims de bombardiers et délimitent la ville à détruire en larguant des marqueurs colorés sur lesquels les bombardiers se repèrent ensuite pour larguer leurs propres bombes.

Si les couleurs et les formes du marquage varient à chaque raid (pour empêcher l'ennemi d'allumer des leurres au milieu des forêts ou des champs), le Pathfinder se doit, une fois les incendies amorcés, de rester à proximité immédiate du bûcher, afin de renouveler constamment les marqueurs, et éviter ainsi aux bombardiers de déverser leur chargement de plus en plus tôt, c-à-d dès qu'ils aperçoivent les premières flammes.

Chez les Américains, qui bombardent de jour, et en formations serrées l'identification de la cible est plutôt confiée à un bombardier-maître, généralement piloté par un équipage très expérimenté, lequel, dès qu'il pense être au dessus de la cible, lance des fumigènes qui incitent les autres avions à larguer immédiatement leurs propre bombes.

Quels que soient les avantages et les inconvénients de ces deux méthodes, il est cependant très rare que la cible - ville ou industrie - soit annihilée en une seule fois, surtout si l'on tient compte de l'énergie déployée par les Allemands pour déblayer et réparer les dégâts.

Il faut donc bombarder et rebombarder sans cesse, procéder méthodiquement par zones, par quartiers, étudier les photographies aériennes que ramènent les avions de reconnaissance après chaque raid, décider des endroits qu'il convient de "traiter" à nouveau, déterminer une nouvelle proportion de bombes incendiaires et explosives.

C'est ainsi que Cologne sera bombardée 262 fois tout au long de la guerre, Essen 272 fois, Duisbourg 299 fois,...

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