... jusqu'en 1940, il n'existe sur Terre aucune arme aussi puissante, aussi complexe.... et aussi chère qu'un cuirassé.
N'ayant pas le moyens de s'offrir une flotte de semblables navires pour protéger leurs colonies indonésiennes, les Hollandais vont naturellement se montrer particulièrement sensibles aux arguments des aviateurs qui, à l'instar de Billy Mitchell, s'affirment non seulement en mesure de détruire toute menace navale bien avant qu'elle n'atteigne les côtes, mais aussi de la détruire à moindre coût.
Pour le prix d'un seul cuirassé, on peut en effet s'offrir plusieurs centaines de Martin B10 qui, en plus de transporter une tonne de bombes, volent plus rapidement que tous les chasseurs de l'époque.
"A sa vitesse maximale, le B10 ne permettait à aucun chasseur en service de l'intercepter et de se placer pour tirer. Ceci émut le commandant en second de l'USAAC qui affirma "Aucun organisme connu ne peut empêcher l'accomplissement d'une mission de bombardement aérien". Le Premier ministre britannique Stanley Baldwin répéta en d'autres termes "le bombardier passera toujours"" (1)
Avec plus d'une centaine de B10, les Hollandais s'imaginent donc disposer de l'arme absolue, capable de se déplacer rapidement d'île en île, et d'envoyer impunément par le fond toute flotte d'invasion.
Une telle ambition est assurément excessive. Mais le véritable problème, c'est que ce bombardier ultra moderne en 1932 ne sera finalement envoyé au combat que dix ans plus tard, soit à une époque où la construction métallique et monoplan est devenue monnaie courante,... y compris chez ses adversaires
En 1942, avec 340 kms/h de vitesse maxi, et trois mitrailleuses pour se défendre, les B10 n'impressionneront plus personne, et certainement pas les chasseurs japonais, qui n'en feront qu'une bouchée sans que les malheureux B10 soient en mesure de couler le moindre navire de guerre nippon...
(1) Fana de l'Aviation, no 476, page 22
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