mardi 30 juin 2009

2305 - le retour des gros bras

... à la fin du 20ème siècle, les blindés légers sur roues semblent en voie de supplanter définitivement les engins à chenilles, mécaniquement complexes et très coûteux à l'achat comme à l'usage.

Facilement transportables par avion grâce à leurs poids et dimensions raisonnables, ils sont par ailleurs bien mieux à même de circuler sur les routes et les ponts, en particulier ceux du Tiers-Monde, rarement dimensionnés pour supporter des tanks de 60 tonnes.

Et dans la mesure où la seule mission qu'on leur destine est d'assurer un "maintien de la Paix" dans les Balkans ou un quelconque Bantoustan africain, leur faible blindage ne semble pas constituer un obstacle rédhibitoire.

Mais au début du 21ème siècle, la guerre en Afghanistan, puis en Irak, va bouleverser la donne.

Face à des insurgés passés maîtres dans l'art de dissimuler des mines le long des routes, et disposant d'armes antichars en quantités quasi-illimitées, un engin comme le Stryker n'offre pas une protection suffisante à ses occupants.

On peut certes tenter de leur ajouter quelques plaques de blindage en kevlar, ou même les ceinturer d'une cage en acier supposée déclencher l'explosion d`une roquette antichar avant qu'elle ne percute le châssis du véhicule, mais tous ces artifices ne sauraient remplacer le cocon que représente une cuirasse de plusieurs tonnes d'acier.


Engagée en Afghanistan, et confrontée elle aussi à ce problème, la modeste armée canadienne - qui ne possède plus qu'une poignée de tanks lourds - n'a rapidement d'autre choix, pour protéger ses militaires en patrouille, que d'acheter ou louer des dizaines de Leopard II allemands ou hollandais de 60 tonnes, soit quatre fois plus lourds que les blindés sur roues.

Encore de tels engins ne constituent-ils pas la panacée.

Quoi qu'en fasse, un tank lourd, comme tout engin terrestre, est et restera vulnérable aux mines - c'était déjà le cas en 1918 - et devra toujours s'appuyer - comme en 1939 - sur des fantassins pour protéger ses flancs contre les armes antichars portatives.

Au Liban, en 2006, l'armée israélienne en a fait l'amère expérience, et s'est vue contrainte d'admettre que même le meilleur tank du monde ne dispense pas d'un minimum de sens tactique...

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