... pour des missions de reconnaissance en temps de guerre et - de nos jours - pour des missions de "maintien de la paix" dans des contrées raisonnablement pacifiées, le blindé sur roues, voire la simple automitrailleuse, est de loin préférable au char léger à chenilles, toujours plus coûteux à l'achat et à l'entretien, et mécaniquement plus complexe et fragile.
Dès 1914, les différents belligérants ont d'ailleurs commencé à convertir d'innocents véhicules civils en engins de guerre. Mais avec seulement deux roues motrices, ces derniers ne sont quasiment utilisables que sur routes, et leur moteur de faible puissance supporte fort mal l'ajout d'armements et de plaques de blindage nécessairement fort lourdes.
Une génération plus tard, des moteurs plus performants, et surtout des transmissions à quatre, six, voire huit roues motrices, (comme sur le Sdkfz 234-2 "Puma" allemand) résoudront, dans une large mesure, le problème de la conduite en terrain boueux ou accidenté.
Mais il faudra attendre la fin de la 2ème Guerre Mondiale, la généralisation des obus à charge creuse ou au tungstène (puis à l'uranium appauvri), et l'introduction des roquettes et missiles antichars, pour que les blindés sur roues soient enfin en mesure d'affronter leurs homologues chenillés avec quelque chance de succès.
Avec de tels armements, l'épaisseur du blindage n'a plus qu'une importance secondaire et une simple Jeep d'une tonne devient capable - du moins en théorie - de terrasser n'importe quel char lourd de 60 tonnes.
Pour les opérations aéroportées ou lointaines, opérées ou non dans le cadre de l'ONU, un engin blindé à roues (comme le "Stryker" américain) est par ailleurs très facilement transportable par de simples appareils tactiques (comme le Lockheed C130 "Hercules"), ce qui représente un avantage considérable sur les chars lourds, que leur poids et dimensions condamnent le plus souvent à ne voyager que par train ou par bateau,... à moins de disposer également d'avions-cargo géants et extraordinairement coûteux (comme le Lockheed C5 "Galaxy")
Dans ces conditions, pourquoi continuer à investir autant d'argent dans des véhicules chenillés qui sont loin d'être invulnérables et qui détruisent bien davantage les ponts et les routes que les véhicules ennemis ?
Avec la chute du Rideau de Fer, qui réduit du même coup la probabilité d'affrontements entre véhicules blindés, les armées du monde entier vont progressivement se tourner vers ce type de véhicules manifestement appelés à devenir la panacée.
Ainsi, au Canada, les quelque 130 tanks Leopard I acquis au milieu des années 1970 ne sont plus qu'une soixantaine une génération plus tard, et chacun prévoit leur disparition totale au début des années 2000 au profit de modestes blindés sur roues.
Il va pourtant bientôt falloir déchanter...
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