mardi 16 juin 2009

2291 - meilleur, mais...

... en avril 1942, les ingénieurs de MAN, toujours à la recherche d'une solution pour contrer les T-34 russes, font approuver les plans d'un nouveau char de combat - baptisé "Panther" - dont les premiers exemplaires sont testés en septembre de la même année.

Avec son blindage cette fois raisonnablement incliné, et un puissant canon de 75mm, le Panther est un engin formidable, qui ne le céde en rien au T-34, et qui, au combat, va régulièrement forcer les Sherman américains à se mettre à trois ou quatre pour en venir à bout.

Mais pour en arriver à un tel résultat, ses concepteurs ont tout de même laisser s'envoler le poids de l'ensemble à 45 tonnes, ce qui ne va pas sans poser d'importants problèmes, en particulier au moteur Maybach qui, malgré ses 700 CV, peine à propulser l'engin, et surchauffe dangereusement.

Hitler, qui veut absolument en disposer pour la nouvelle offensive qu'il se promet de lancer au printemps 1943, insiste pour que le Panther entre immédiatement en production, à raison de 600 exemplaires par mois.

En vain lui fait-on remarquer que la bête n'est pas prête et toujours accablée de nombreux défauts. Comme d'habitude, le Führer s'entête et, comme d'habitude, le résultat de cet entêtement se traduit par un désastre : à Koursk, en juillet 1943, la plupart des Panther tombent tout simplement en panne sur la route qui va du chemin de fer au front. Et les rares exemplaires qui survivent à la bataille et à la défaite allemande doivent carrément être renvoyés chez MAN pour y être reconstruits.

Même s'il ne sera jamais très fiable, l'engin paraît suffisamment au point pour les combats de 1944, et notamment le Débarquement de Normandie, où il succombe néanmoins sous le nombre de ses adversaires et d'une aviation alliée omniprésente.

Car sur le plan industriel, l'Allemagne nazie est incapable de satisfaire la demande : la production prévue de 600 exemplaires par mois ne sera jamais atteinte, et même si elle se montera, versions JagdPanther incluses, à quelque 6 000 exemplaires, ce chiffre ne doit pas faire illusion, puisque très inférieure à celle du Sherman américain (48 000), du T-34 russe (84 000)... ou même du vieux et beaucoup plus modeste Panzer IV (15 000 au total, en ce compris les Panzers III) qui, moins coûteux et plus facile à fabriquer, restera en production jusqu'à la fin de la guerre

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