... le "rendement" - si tant est qu'on puisse l'appeler ainsi - des premiers tanks britanniques et français est donc particulièrement mauvais. Mais aussi incroyable cela puisse-t-il paraître, les Allemands, en cherchant à faire mieux et à combler leur retard dans ce domaine, vont faire encore moins bien, avec l'A7V
Imaginez une énorme boîte rectangulaire de sept mètres de long sur plus de trois mètres de hauteur; greffez-lui un canon de 57mm à l'avant, deux mitrailleuses sur chaque flanc, et deux autres à l'arrière; installez-la sur des chenilles de tracteur agricole,... et vous n'aurez encore qu'une vague idée de la monstruosité que le premier véritable tank allemand (1)
Car pour mener ce titan mécanique au combat, et se servir de ses armes, vous devrez encore faire entrer 18 (!) hommes dans la boîte, ainsi que deux moteurs Daimler de 100 CV chacun, leur transmission et les réservoirs d'essence, le tout sans la moindre isolation ni insonorisation.
A 30 tonnes sur la balance, et avec moins de 40cm de garde-au-sol (!), l'engin ne peut du reste circuler que sur terrain dur, et si possible sur route, sous peine de se figer irrémédiablement à la moindre ornière ou sur n'importe quelle surface même légèrement boueuse.
Comme sur le Mark IV, la vitesse ne dépasse pas 8 kms/h, et l'autonomie 40 kms, ce qui est de toute manière beaucoup plus que ce qu'est capable de supporter l'équipage, dont la plupart des membres voyagent à l'extérieur, ne s'aventurant dans les entrailles du monstre qu'à l'instant du combat, dont chacun prie pour qu'il se termine le plus rapidement possible.
Sur les 100 exemplaires commandés en 1917, seuls une trentaine seront terminés et livrés aux unités avant l'Armistice, les derniers en octobre 1918.
Les ingénieurs allemands feront encore plus gros. Plus tard...
(1) jusqu'à l'apparition de l'A7V, l'armée allemande se contentait de récupérer et de remettre en service pour son propre compte les - nombreux - tanks britanniques ou français tombés entre ses mains suite à divers problèmes mécaniques
Aucun commentaire:
Publier un commentaire