
... la Ligne Maginot s'annonçant plus coriace que les forts belges de 1914, le mortier appelé à la détruire doit nécessairement être plus puissant que le légendaire Bertha de 420mm dû à Krupp, lequel expédiait des obus de 800 kilos à sept ou huit kilomètres.
De fait, la proposition de Rheinmetall vise rien moins qu'un mortier à tube court en calibre 600mm (Gerät 040), capable de propulser à la même distance un projectile de... 1 700 kilos ! Une seconde version (Gerät 041), commandée en 1941, et dotée d'un tube long au calibre réduit à 540mm, tirera un peu plus loin (douze kilomètres) un obus un peu plus léger (1 200 kilos) ce qui, du point de vue de la puissance brute, ne changera de toute manière pas grand-chose.

Comme chacun prévoit que le conflit à venir sera plus mobile que le précédent, il faut donc s'assurer que le nouveau mortier géant soit en mesure de suivre la progression des troupes ce qui - et c'est le moins qu'en puisse en dire - ne s'annonce pas comme une mince affaire.

Pour les déplacements plus longs, l'engin au complet est directement suspendu entre deux énormes poutrelles métalliques en Y, elles-mêmes posées sur deux bogies ferroviaires.
Si le Karl est tout sauf un modèle d'agilité, il n'en est pas moins très supérieur au Bertha dans tous les domaines, et pas seulement en matière de puissance de feu, ce qui, considérant l'ampleur du défi, constitue assurément le plus bel hommage qu'il soit possible de rendre aux ingénieurs de Rheinmetall
Sur le plan strictement militaire, en revanche, le Karl a toutes les allures d'une régression...
(1) ainsi nommé en hommage au général d'artillerie Karl Heinrich Emil Becker, qui s'était suicidé le 8 avril 1940
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