... il n'y a rien de très surprenant à ce que les Français, dès le déclenchement de la Première Guerre mondiale, se soient montrés les plus chauds partisans et les plus gros utilisateurs de l'Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) qui, à la fin du conflit, alignerait plus de 500 (!) grosses pièces sur rails.
Il y a d'abord le caractère statique de cette guerre, qui laisse tout le temps nécessaire à l'acheminement des canons géants jusqu'à proximité des champs de batailles.
Il y a aussi, et surtout, le fait qu'avant 1914, le Nord de la France - là où vont se dérouler les combats -bénéficie déjà d'un imposant maillage de voies ferrés, lesquelles ne demandent qu'à endosser l'uniforme et à véhiculer les canons géants partout où les besoins s'en feront sentir.
Et face à une armée allemande à la fois plus nombreuse, mieux équipée et mieux commandée, les besoins en bouche à feu sont en vérité immenses... mais encore faut-il trouver les canons pour les satisfaire.
Pour gagner du temps, la quasi-totalité du parc de l'ALVF sera donc composé de canons conçus bien avant la guerre, arrachés à des forteresses, des batteries côtières ou de vieux cuirassés admis à la retraite, et hâtivement boulonnés sur des plateformes de chemin de fer elles-mêmes largement improvisés.
Cette manière de faire a naturellement de nombreux avantages, en particulier la rapidité et le moindre coût (puisqu'on n'a plus à étudier et à forger les canons), et aussi de sérieux inconvénients, à commencer par l'absence, sur la plupart des dits canons, de tout système d'absorption du recul...
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