
... la mise en service de plusieurs batteries de Lange Max force naturellement les Français à réagir.
Mais la trop faible portée de leurs propres canons sur voie ferrée, ainsi que la petite taille des sites de tirs allemands, par ailleurs fort bien camouflés, les empêchent de neutraliser ces armes qui, malgré leurs qualités, souffrent néanmoins d'un inconvénient majeur : en cas d'offensive ennemie victorieuse, les artilleurs n'ont en effet pas le temps de démonter les pièces et de les replier vers l'arrière, et se voient donc contraints de les abandonner sur place après les avoir sabotées.

Du fait de leur relative étroitesse (liée à l'écartement des voies), et de l'imposant recul généré par chaque tir, de telles plateformes ne permettent cependant aucun débattement horizontal aux canons, ce qui impose donc de les placer elles-mêmes sur des tables tournantes préalablement installées à l'endroit voulu.

Sur la côte belge, en revanche, les Allemands optent pour le montage définitif. Prés d'Ostende, les batteries Deutschland et Pommern alignent ainsi des Lange Max recouverts d'une casemate blindée.
A l'été de 1918, les Allemands disposent donc enfin de canons à longue portée (quasi) parfaits - c.-à-d. à la fois puissants et raisonnablement mobiles - et de canons très supérieurs à ceux de tous leurs adversaires.

Lorsque résonnent enfin les trompettes de l'armistice du 11 novembre, ceux qui n'ont pas déjà été sabotés par l'armée allemande sont détruits par les Alliés eux-mêmes.
L'un au moins - un 380mm sur rails - va néanmoins échapper au ferraillage. Capturé par les Belges, il est revendu aux Français en 1924, et longuement testé par ceux-ci. En juin 1940, il est recapturé par les Allemands et remis en service par ces derniers,... en compagnie de plusieurs canons géants français de la Première Guerre mondiale, dont certains seront à leur tour retrouvés par les Américains en Allemagne-même, au printemps 1945...
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