... en définitive, c'est surtout le ratio poids-encombrement-performances des canons de l'ALVF qui se révèle le plus désavantageux par rapport aux canons allemands.
Conçus à la fin du 19ème siècle, pour un usage le plus souvent marin, les plus gros canons français ne peuvent en effet espérer rivaliser en puissance et portée avec les plus récentes réalisations allemandes, et notamment avec les Lange Max, qui tirent facilement 10 à 20 kilomètres plus loin qu'eux.
Mais une guerre est plus souvent affaire de nombres que de brillantes individualités et, dans les faits, la conception française de récupération massive et de "système D" va s'avérer plus efficace, et beaucoup plus économique, que les quelques prouesses d'ingénierie allemandes, certes fascinantes pour l'esprit mais particulièrement difficiles à mettre au point d'abord, et en service quotidien ensuite.
A la fin du conflit, le demi-millier de vieux canons bricolés de l'ALVF aura fait bien plus pour la France que ne l'auront fait, pour l'Allemagne, les quelques dizaines de Bertha, Lange Max et autres Paris Kanonen ultra-sophistiqués.
Vingt ans plus tard, au déclenchement d'une nouvelle guerre, une centaine de ces canons se trouvaient encore dans les inventaires de l'ALVF.
Quasiment pas utilisés jusqu'à l'armistice de juin 1940, ces "vieux pots" allaient ensuite reprendre du service sous les couleurs... allemandes.
En uniforme feldgrau, de l'Atlantique à la Volga, de la Méditerranée à la Scandinavie, devant Leningrad ou les plages de Normandie, ils allaient encore donner de la voix pendant plusieurs années avant, pour les plus chanceux d'entre eux, de terminer leur longue carrière au printemps de 1945, abandonnés sur une voie de garage près d'une quelconque ville allemande.
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