... au 19ème siècle, la Révolution industrielle, et l'apparition des machines à vapeur, vont radicalement transformer la construction navale.
Métalliques en tout ou partie, plus larges, plus stables, plus solides, les nouvelles coques qui sortent à présent des chantiers navals se prêtent mieux à l'installation de canons de fort calibre alors que, dans le même temps, la généralisation du chargement de ces derniers par la culasse simplifie dramatiquement les opérations, et permet d'augmenter la cadence de tir dans des proportions importantes.
Les munitions elles-mêmes vont connaître des bouleversements considérables. En 1823, le Français Henri-Joseph Paixhans invente le projectile qui va révolutionner la guerre navale, et bientôt la guerre tout court : l'obus explosif.
De par sa forme effilée, l'obus est plus aérodynamique que le boulet, ce qui lui permet donc porter plus loin et de pénétrer plus facilement le bois, la pierre ou le métal. Et une fois rempli d'une poudre explosive détonant à l'impact, il provoque également des dégâts sans commune mesure avec ceux du boulet plein.
En 1853, à Sinope (Mer Noire), les Russes de l'amiral Nakhimov en apportent d'ailleurs une brillante démonstration, en massacrant avec une facilité déconcertante la petite flotte turque d'Osman Pacha. Les turcs ont beau se battre avec acharnement, les 84 boulets pleins qu'ils parviennent à placer sur le navire-amiral de Nakhimov ne peuvent pas grand-chose contre le bois renforcé de plaques d'acier de ce dernier alors que les obus explosifs russes, eux, désintègrent littéralement les frégates ottomanes entièrement construites en bois.
Avec 37 morts d'un côté contre 3 000 de l'autre (!), le bilan de l'obus explosif est sans appel. Dans quelques années, pourtant, c'est la cuirasse qui va faire parler d'elle...
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