... avec ses 200 kilos sur la bascule, une bombarde du 15ème siècle, capable d'expédier un boulet de pierre de 6 kilos à quelques centaines de mètres, demeure un engin qu'une demi-douzaine d'hommes peuvent manier sans trop de peine, et mettre en oeuvre en peu de temps
Mais à la même époque, pour s'emparer de Constantinople (1453), le Sultan Mehmet II ambitionne rien moins que des boulets de 700 kilos, lesquels, pour frapper à la même distance, et à l'incroyable cadence de 7 coups... par jour ! réclament un canon de 8 mètres de long et de 18 tonnes.
Même aujourd'hui, la "Grande Bombarde turque", également appelée "canon hongrois" (1) ou "canon royal", serait considérée comme un véritable monstre, car exigeant pas moins de 200 hommes, une soixantaine de boeufs et une semaine de travail pour la mettre en oeuvre sur un pas de tir spécialement construit pour l'occasion
Si Constantinople finit par tomber entre les mains de Mehmet II, on ne peut pas dire que le premier "super-canon" de l'Histoire y ait joué un rôle déterminant... si ce n'est, peut-être, par le sentiment de puissance et d'invincibilité qu'il inspira aux vainqueurs.
Ce bilan peu favorable n'empêche nullement le dit Sultan de récidiver et de commander, en 1464, la construction d'une quarantaine de canons du même type, destinés cette fois à monter la garde devant le Détroit des Dardanelles,... où tout le monde les oubliera jusqu'en 1807, lorsqu'ils reprirent du service, non sans succès, contre une flotte britannique menée par l'amiral Thomas Duckworth...
(1) connu sous le nom de "Orban", le concepteur de ce canon était un fondeur hongrois, qui avait auparavant proposé ses services... aux Byzantins de Constantinople !
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