... bien que leurs performances soient encore très limitées, les premiers canons n'en offrent pas moins un potentiel de développement très supérieur à celui des catapultes et trébuchets, aux côtés desquels ils vont néanmoins cohabiter pendant près de trois siècles, soit le temps nécessaire pour les guérir de leurs plus graves maladies de jeunesse, à commencer par leur détestable propension à éclater sans crier gare.
Poudres de mauvaise qualité, défauts de conception divers, défaillances métallurgiques, incompréhension des phénomènes liés à la production et l'expansion des gaz enflammés, tout contribue a rendre la vie des artilleurs diaboliquement intéressante, et en tout cas fort dangereuse.
Si ces apprentis-sorciers n'en sont pas encore à parler de "rendements décroissants", ils n'en sont pas moins déjà confrontés à un phénomène inquiétant : l'augmentation vertigineuse du poids du tube à mesure que croît la volonté d'expédier de plus en plus loin des projectiles de plus en plus gros.
Pour frapper plus loin et plus fort, il faut nécessairement un canon plus gros, donc plus lourd, et plus exactement un canon dont le poids, mais aussi l'encombrement et les inconvénients, augmentent aussi rapidement, sinon plus, que les performances.
Sur les canons primitifs, le phénomène est aggravé par l'absence d'alliages légers et la nécessité, pour assurer une fiabilité minimale à la pièce, et en l'absence de tout calcul de résistance des matériaux, de recourir à des tubes de canons très épais.
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