... contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, les premiers canons - qui, en Europe apparaissent, au 13ème siècle - sont loin de déchaîner l'enthousiasme chez les utilisateurs de catapultes et autres trébuchets.
Leurs armes de bois et de corde ont beau afficher de fort modestes performances, elles n'en sont pas moins infiniment plus fiables et prévisibles que les canons qui, lorsqu'ils daignent fonctionner, ont la fâcheuse habitude d'exploser sans préavis, et de tuer ainsi davantage d'amis que d'ennemis.
Au point de vue technique, et par rapport aux catapultes et trébuchets, le canon est pourtant une merveille de simplicité, puisque se limitant à un tube fermé à une de ses extrémités, et dans lequel on introduit un fort empirique mélange de salpêtre, de soufre et de charbon de bois qui, après avoir été mis à feu, est supposé générer un volume de gaz suffisant pour projeter hors du tube le projectile qu'on y a au préalable introduit.
Voilà pour la théorie.
En pratique, évidemment, les choses sont loin d'être aussi simples. D'abord parce que les premières poudres à canon, en plus de s'avérer extrêmement sensibles à l'humidité, sont loin d'être homogènes, et ne s'enflamment donc que très partiellement.
Ensuite, et surtout, parce que le tube de canon, censé contenir les gaz explosifs, est loin d'afficher la résistance et l'étanchéité nécessaires.
Très faciles à fabriquer car construits en lattes de bois cerclées de métal, sur le modèle des tonneaux, les canons primitifs laissent en effet passer énormément de gaz tout au long de leur flanc, ce qui réduit d'autant la pression de ceux-ci à la sortie du tube, donc la portée utile du projectile
Le remplacement du bois par du bronze ou des alliages de fer va très vite résoudre le problème de l'étanchéité,... mais pas celui de la résistance du tube à la chaleur et aux énormes pressions générés par les gaz, en sorte que pendant plusieurs siècles, les canons ne cesseront d'éclater sans préavis tandis que leur construction continuera de relever davantage de la sorcellerie que de la science...
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