
... depuis sa création, il y a près de 5 000 ans, l'armure, prolongée ou non d'un bouclier, vise à protéger le combattant individuel contre tous les aléas de la guerre, de l'épée à la flèche en passant par la lance, la masse ou, plus récemment, le projectile d'arme à feu.
Pour être efficace, l'armure doit recouvrir la plus grande surface possible du corps humain ce qui, malheureusement, introduit immédiatement des contraintes de poids, de souplesse ou de coût, lesquelles forcent ses concepteurs à modérer leurs ambitions et à ne travailler qu'à l'intérieur de limites bien définies.
Dans l'Antiquité, l'armure se limite à quelques plaques de cuir, de bronze, puis de fer, sanglées autour du torse, du dos, du sommet des épaules et des jambes. Même secondée par un casque de mêmes matériaux, l'ensemble laisse énormément de surface non protégée que l'adversaire - au mépris de toute conception romanesque - s'efforce bien entendu d'atteindre en premier, comme dans la célèbre légende du Talon d'Achille.
Cette faiblesse relative est en revanche compensée par la mobilité du combattant qui, à la différence du futur chevalier moyenâgeux, n'est pas encore trop restreint dans ses mouvements.

Au Moyen-Age, les progrès de la métallurgie, la plus grande disponibilité du fer,... ainsi que le développement d'épées de plus en plus lourdes, incitent ceux qui en ont les moyens à réclamer des armures non seulement de plus en plus épaisses, mais couvrant cette fois l'intégralité du corps.
Même en recourant à divers artifices, comme la cotte de mailles ou diverses pièces articulées, l'armure intégrale devient bientôt une ruineuse pièce d'orfèvrerie qui, en plus de limiter l'amplitude et la rapidité des mouvements, transforme ces derniers en calvaire par temps froid ou très chaud.
Au 15ème siècle, une armure de guerre pèse facilement ses 30 kilos, ce qui représente un surpoids considérable pour le chevalier et son pauvre destrier,... mais aussi un surpoids qui peut carrément doubler dans le cas d'une armure de tournoi (!)

Sauf à condamner le chevalier à s'enfoncer dans le sol sous son propre poids, l'armure est donc condamnée et disparaît progressivement du champ de bataille avant de réapparaître, à la fin du 20ème siècle, sous la forme plus modeste du gilet pare-balles en kevlar...
1 commentaire:
Quel travail de recherches, bravo
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