dimanche 5 avril 2009

2219 - l'arme et sa parade

... Depuis que les guerres existent, l’être humain s’est toujours efforcé de tuer son ennemi de la manière la plus efficace possible, et surtout depuis la plus grande distance possible.

Du javelot au missile intercontinental, il n’y a en réalité qu’une différence de technicité et d’efficacité, mais certainement pas de philosophie ou de morale. N’en déplaise aux âmes romantiques, qui la rêvent comme une succession d’affrontements sinon chevaleresques du moins intrépides, la guerre est d’abord et avant tout la recherche du risque minimal, c-à-d la quête du moyen, c-à-d de l’arme, qui permettra de tuer l’adversaire sans être tué par lui, et si possible sans même courir le moindre risque personnel.

Naturellement, la découverte d’une arme nouvelle entraîne toujours la recherche d’une parade, c-à-d de tout objet, tactique ou système susceptible de réduire l’efficacité et la portée de cette arme.

Dans le domaine de l’Armement, cette logique de l’action-réaction est généralement décrite comme la "querelle du canon et de la cuirasse", bien qu’elle se soit en vérité amorcée des millénaires avant la découverte de l’un et l’autre.

Aux javelots puis aux flèches d’un assaillant, le guerrier primitif a en effet très vite opposé un bouclier portatif de cuir, de bois puis de métal, avant de se retrancher lui-même derrière des fortifications de bois ou de pierre qui ont alors forcé l’attaquant à revoir ses méthodes et donc à imaginer de nouvelles armes, catapultes puis canons, capables d’en venir à bout, ce qui, toujours par réaction, a ensuite incité l’assiégé à bâtir des murailles plus hautes et plus épaisses, contraignant une fois de plus l’agresseur à revoir sa copie et donc à inventer des catapultes plus puissantes ou des canons sans cesse plus gros.

Au bout du compte, et que l’on se place dans le camp du canon ou de la cuirasse, de l’arme ou de sa parade, ce perpétuel mouvement de balancier reste néanmoins soumis à une contrainte fondamentale, qu’on pourrait définir comme la "Loi des rendements décroissants".

C’est de cette loi, facile à comprendre mais presque toujours oubliée par les protagonistes, que je me propose de vous parler dans les pages qui vont suivre.

1 commentaire:

GillesGarban a dit...

belle transition. Pas fan du sujet abordé mais interessant tout de même.
bonne continuation