jeudi 2 avril 2009

2216 - la première victime d'une bataille

... on a coutume de dire que la première victime d'une bataille est toujours le plan de la bataille, et celle de Normandie n'y fait certes pas exception.

Contrairement à ce que craignaient les Alliés - et à ce qu'espéraient les Allemands - le débarquement en lui-même fut finalement bien plus facile et moins meurtrier que prévu : même à Omaha, le si redouté "Mur de l'Atlantique" ne résista pas plus d'une journée, et les pertes globales furent inférieures à 5 000 hommes, soit moins de 3 % des effectifs engagés.

La suite des opérations fut en revanche bien moins facile que prévu : alors que les Alliés, en réussissant à débarquer, croyaient avoir fait le plus dur, ils se trouvèrent ensuite confrontés à une interminable et fort meurtrière guerre d'attrition, pour laquelle ils ne s'étaient nullement préparé, et qui provoqua une explosion des pertes et une dégringolade du moral.

Lorsque, après avoir appris de leurs erreurs, et bien davantage par l'improvisation et le bricolage que par la réflexion stratégique, ils furent enfin en mesure, avec l'Opération Cobra, de réaliser la percée tant attendue, ils furent à ce point stupéfaits pas l'ampleur et la rapidité de celle-ci qu'ils laissèrent passer, à Falaise, l'occasion d'infliger à la Wehrmacht un second Stalingrad dont elle ne se serait peut-être pas relevée.

Et à présents convaincus d'en avoir fini avec l'Allemagne avant Noël, ils allaient bientôt goûter à l'amertume d'une panne d'essence qu'ils n'avaient jamais imaginée, et à une guerre qui allait encore durer de nombreux mois.

Quant aux deux ports artificiels, construits à grands frais et dont chacun espérait monts et merveilles, un seul entra finalement en service, pour s'avéra en définitive bien moins efficace que l'antique - et gratuite - méthode de l'échouage sur le sable.

Du côté allemand, le lieu du Débarquement allié, et l'inefficacité criante du "Mur de l'Atlantique" à le contenir, déjouèrent tous les pronostics.

Ainsi en fut-il également des "armes miracles", et en particulier des fusées V1, qui finirent toutes par tomber aux mains des Alliés sans jamais avoir été en mesure de changer le cours de la guerre.

Mais alors que personne n'avait conçu ni même imaginé la moindre défense derrière ce fameux mur, le relief normand, avec ses innombrables haies, se révéla pour les Panzers un allié aussi puissant qu'inattendu... du moins jusqu'à ce que les Américains réussissent à lancer depuis Saint-Lô une attaque que les Allemands attendaient à Caen, et du fait des Anglo-Canadiens.

Et quand Hitler voulut contrer cette attaque (Opération Luttich) en prenant les Américains au piège entre Mortain et Avranches, c'est la Wehrmacht qui, entre Argentan et Falaise, finit par se retrouver piégée par la manoeuvre d'enveloppement des Américains, et finalement contrainte d'abandonner la Normandie et de se replier de l'autre côté de la Seine...

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