... à mesure que le goulot se rétrécit, le chaos dans la Poche de Falaise devient indescriptible.
Pourtant, lorsque les Alliés, et en particulier les Polonais retranchés sur le Mont Ormel, parviennent enfin, le 21 août, à refermer la nasse, les deux-tiers des quelques 150 000 soldats allemands qui s'y trouvaient piégés ont bel et bien réussi à s'échapper.
Ne restent plus dans la Poche que 30 000 à 40 000 soldats, qui iront terminer la guerre dans des camps de prisonniers, et 5 000 à 10 000 cadavres, souvent atrocement déchiquetés.
En laissant à l'Aviation le plus gros du travail, et ce afin de minimiser les pertes dans leur propre infanterie, les Alliés ont perdu trop de temps, et laissé passer la chance de transformer leur victoire en triomphe, et la défaite allemande en un second Stalingrad.
Certes, la plupart des soldats allemands qui sont parvenus à passer entre les mailles du filet l'ont fait à pieds, en abandonnant derrière eux la plus grande partie de leur matériel
Sur des kilomètres carrés, la campagne normande s'est en effet métamorphosée en un gigantesque parc à ferrailles, où s'entassent pêle-mêle plusieurs centaines de tanks et des milliers de canons et de véhicules divers... que l'industrie allemande parviendra hélas à remplacer dans une large mesure.
Mais en cette fin d'août 1944, nous n'en sommes pourtant pas encore là. Le 17, Orléans est libérée; le 25, le général von Choltitz capitule à Paris; Rouen tombe le 30, Amiens, le 31; le 4 septembre, c'est au tour de Lilles, Anvers et Bruxelles.
De désespérément statique, le Front est devenu si mobile que les soldats voient déjà l'Allemagne vaincue et eux-mêmes de retour dans leurs foyers pour la Noël.
La Bataille de Normandie, elle, est définitivement terminée.
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