... si la retraite des divisions d'Infanterie, qui doivent cheminer à pieds ou à cheval, sous les attaques constantes de l'Aviation alliée, si cette retraite est déjà passablement compliquée, celle des divisions blindées est carrément infernale.
Pour un Panzer, se soustraire à la vigilance - et aux attaques - des chasseurs-bombardiers est naturellement bien plus difficile que pour un fantassin.
Mais c'est surtout l'essence et les pannes mécaniques qui posent problème.
Faute d'essence, un tank se retrouve non seulement immobilisé mais surtout aussi vulnérable qu'un canard posé sur l'eau. Et même lorsque l'intendance parvient à suivre la progression des blindés, et donc à acheminer bidons ou camions-citerne, encore faut-il trouver le temps de transvaser le précieux liquide dans les réservoirs du tank, opération anodine en temps ordinaire mais systématiquement mortelle sous un ciel rempli d'avions ennemis.
En dépit de son apparence, un Panzer - et particulièrement les énormes Panther et Tiger - est de surcroît un engin mécaniquement fragile, qui exige un entretien soigné ainsi que le remplacement régulier de nombreuses pièces d'usure, que ce soit au niveau des chenilles, de la transmission, de la suspension ou du moteur.
Dans la Poche de Falaise, il est naturellement exclu de remplacer une transmission ou un moteur défaillant. Mais, sous les bombardements alliés, même une simple chenille distendue ou un simple roulement faussé se traduisent bien vite par l'immobilisation et donc la perte du tank.
Routes et chemins se retrouvent donc encombrés de dizaines, puis de centaines de véhicules - dont de rutilants Tiger II flambant neufs - que leurs équipages n'ont eu d'autre choix que d'abandonner sur place, après les avoir incendiés...
1 commentaire:
D'autant plus que le Tigre II était une machine récente et particulièrement capricieuse du fait de ses extraordinaires caractéristiques. Une nouvelle saignée sera faite quelques mois plus tard dans les Ardennes belges...
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