... pour les Allemands qui continuent de lutter avec acharnement en Normandie, l'annonce du Débarquement de Provence, le 15 août 1944, sonne comme un glas.
Après l'Italie et la Normandie, l'ouverture de ce "Troisième Front" à l'Ouest signifie la fin des dernières illusions.
Même Hitler, pourtant pathologiquement réfractaire à toute idée de repli, doit se rendre à l'évidence : il faut de toute urgence replier les troupes derrière la Seine en attendant, bientôt, de le faire derrière le Rhin.
Dès le lendemain, et comme il faut évidemment trouver un bouc émissaire, von Kluge est mis sur la touche et prié de "prendre du repos" (il se suicidera trois jours plus tard).
Après le limogeage de von Runstedt (2 juillet) et la mise en indisponibilité de Rommel (17 juillet), les fantassins allemands se retrouvent donc, le 17 août, avec Walter Model, soit avec un quatrième commandant en chef en l'espace de trois mois,... et bientôt avec un cinquième puisque, le 5 septembre, von Runstedt va récupérer le commandemenrt de l'Ob-West !
On s'en doute, ces multiples changements à la tête des armées, mais aussi les incessantes interférences de Hitler dans la conduite des opérations, ne contribuent certes pas à améliorer la situation sur le terrain,... ni le moral de combattants, plus que jamais confrontés à l'écrasante supériorité matérielle des Alliés.
Pourtant, aussi incroyable cela puisse-t-il paraître, et même si les soldats sont de plus en plus nombreux à se rendre, la retraite vers l'Est, à travers la Poche de Falaise - qui n'est toujours pas fermée - cette retraite s'effectue en bon ordre.
Pour l'infanterie, le facteur-temps représente assurément le plus gros défi : faute de camions et d'essence, les hommes doivent plus que jamais retraiter à pieds, au milieu de centaines de chevaux traînant le charroi et les approvisionnements, ce qui ne s'avère ni discret, ni rapide...
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