vendredi 27 mars 2009

2210 - mortellement efficace

... dans ce paysage encaissé, la tactique la plus efficace pour détruire une colonne allemande depuis les airs consiste à attaquer en priorité les véhicules qui se trouvent à chaque extrémité, privant ainsi les survivants de toute voie de sortie ou de repli.

"Il ne faut guère de temps pour bloquer complètement la route à ses deux extrémités et l'attaque tourne à un exercice d'extermination. (...) Ça brûle de tous côtés, des véhicules explosent, des tanks crachent une fumée opaque. Quand nous avons tiré toutes nos roquettes, nous y allons au 20mm, en soignant particulièrement les accotements où se sont réfugiés les fuyards"

(...) A peine rentrés à la base, les pleins sont faits et les avions réarmés. Nous repartons pour la région de Lisieux. (...) Mes ordres sont de détruire un pont sur la Seine, afin de bloquer une manoeuvre de retraite des blindés (...) nous arrivons juste à temps pour voir s'engager un convoi d'artillerie sur le pont. Pas de fignolage. Nous hachons les barques du Génie à la roquette, mitraillons les semi-remorques qui basculent dans le fleuve. L'affaire est liquidée en une seule attaque" (1)

(...) Vimoutiers, Trun, Bernay, Orbecq, Lisieux, Evreux; ces noms reviennent à chaque mission, comme des jalons qui marquent l'écrasement de deux divisions SS. Je vole comme un automate, tant ma fatigue est grande, mais le succès aidant, je tiens le coup et me nourrit de mitraille, d'explosions, de camions brûlés et de chenilles éventrées" (2)

"Fin août, je regarde mon log-book et ne peux en croire mes yeux : en 28 jours, j'ai fait 45 offensives (...) Mon groupe a détruit 112 blindés, endommagé 215 tanks et plus de 500 véhicules (...) En 40 jours, le 164ème Groupe a effectué 82 missions offensives (...) au cours desquelles 419 840 obus de 20mm ont été tirés, et 5 248 roquettes lancées vers des cibles terrestres. Pour une perte de 11 pilotes et de 18 avions" (3)

Pour autant, la victoire alliée est loin d'être totale...

(1) ibid, pages 208-209
(2) ibid, page 209
(3) ibid, page 212

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