... dans cet enfer qu'est devenu la poche de Falaise, les unités allemandes, soumises au continuel pilonnage de l'Artillerie et de l'Aviation alliée, poussent inlassablement vers l'Est, cherchant à sortir du piège avant qu'il ne se referme totalement.
Dans ce maelström de flammes et d'explosions, des notions aussi élémentaires que le Bien et le Mal ont depuis longtemps cessé d'exister, tant chacun, du moins dans le camp allié, se réjoui d'en avoir enfin fini avec l'immobilisme.
"Détruire, tuer, saccager, incendier ! Je découvre, avec étonnement, que j'y prends goût, que cela me satisfait, en fait, que j'en éprouve une jouissance extatique. Comme un animal qui se pourlèche les babines, qui salive à l'idée de se repaître d'une proie longtemps pistée et enfin à sa merci. Dangereuse réaction" (1)
(...) La seconde partie de la journée [du 17 août] nous ramène à Vimoutiers (...) et nous tombons à point nommé sur un convoi d'un kilomètre de long, composé d'ambulances qui se détachent très clairement sur la route de campagne.
En y regardant de plus près, nous voyons que les espaces entre les ambulances sont truffés de chars Tigre et de semi-chenilles remorquant des pièces de 88mm. Pour couronner le tout, les Allemands ouvrent le feu alors que nous ne faisons que les renifler.
(...) Voilà qui règle le problème, les gars. Occupez-vous de ces salopards. Oubliez ces foutues Croix Rouges ! Cela ne va nous poser aucun problème de conscience. Dès que nous plongeons sur le convoi, nous voyons les ambulances s'arrêter, de nombreux SS en armes quittent leur voiture à croix rouge et piquent une tête dans les fossés adjacents. Les SS ont massacré des prisonniers canadiens dans une cour de ferme, non loin de Caen - nous l'avons appris la veille et cela n'incite aucun d'entre nous à la pitié" (2)
(1) ibid, page 205
(2) ibid, page 208
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