... revenons à présent sur le Front normand où Hitler, lassé par les hésitations de von Kluge autant qu'atterré par la progression américaine, a une fois de plus décidé de reprendre personnellement les choses en main, en montant une vaste contre-offensive (Opération Lüttich).
Schématiquement, le plan conçu par le Führer consiste à d'attaquer à l'Ouest, sur Avranches et la Baie du Mont Saint-Michel, afin de couper l'axe de pénétration américain là où il est le plus étroit, ce qui devrait permettre de séparer et d'isoler la 1ère armée de Hodges de la 3ème Armée de Patton.
N'en déplaise à ceux qui, depuis la fin de la 2ème GM, s'obstinent à ne voir en Hitler qu'un pitoyable cancre militaire, l'opération envisagée est parfaitement cohérente sur le plan tactique, et représente probablement le dernier espoir allemand d'infléchir, ou du moins de stabiliser, la situation en Normandie.
Un espoir certes ténu, compte tenu de la disproportion de plus en plus flagrante des forces en présence, mais une tentative qui vaut assurément la peine d'être tentée, du moins si l'on veut éviter une humiliante retraite jusqu'à la Seine.
Sur le plan pratique, en revanche, c'est une autre affaire.
En ce début du mois d'août 1944, l'interminable bataille d'attrition menée par Montgomery depuis le 6 juin a au moins eu le mérite de placer la Wehrmacht dans la position du dormeur confronté à une couverture bien trop petite pour lui : quelle que soit la manière dont il la dispose, il lui est impossible d'avoir chaud partout en même temps.
Faute de réserves, la Wehrmacht va en effet devoir retirer de la région de Caen les troupes et les Panzers nécessaires à cette opération, ce qui revient donc à dégarnir d'un côté ce qu'on renforce de l'autre,... et à prier tous les dieux du Walhalla pour que les Anglo-Canadiens ne profitent pas de ce départ pour lancer une nouvelle offensive de leur côté...
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