jeudi 19 mars 2009

2202 - et pendant ce temps-là, de Gaulle...

... le 6 juin 1944, la présence militaire française avait été pour le moins symbolique, puisque limitée aux quelques 200 hommes du "Commando Kieffer"

De fait, il fallut attendre le 01 août, et l'arrivée de la 2ème D.B. du général Leclerc, pour que des forces militaires françaises participent enfin en nombre à la Libération de la France.

Les politiques, en revanche, les avaient précédé depuis longtemps, à commencer par Charles de Gaulle lui-même, débarqué en Normandie dès le 14 juin afin d'y matérialiser l'existence de son très autoproclamé "Gouvernement provisoire de la République française" (GPRF)

Pour l'ancien général-à-titre-temporaire, par ailleurs condamné à mort par le régime de Vichy, il importe en effet de placer immédiatement ses pions, afin de ne pas laisser ses adversaires, et particulièrement le Parti Communiste Français, s'emparer de l'échiquier politique.

Il faut aussi marquer des points vis-à-vis des Américains, qui n'ont toujours pas renoncé à le remplacer par un rival davantage conforme à leurs attentes.

Avec sa haute taille, et sa morgue si typiquement française, le général conquiert immédiatement les foules, à commencer par celle de Bayeux, devant laquelle il prend la parole dans l'après-midi.

Pour ces Français en liesse qui, il y a quelques jours, criaient encore "Vive Pétain", qu'importe en vérité que la quasi-totalité des combattants, et la totalité des matériels, soient anglais ou américains : à lui seul, le général de Gaulle représente assurément l'espoir d'un renouveau, d'une restauration de la "Grandeur de la France" humiliée en 1940 et pillée depuis quatre ans par l'Occupant allemand.

En quittant la Normandie quelques heures plus tard afin de regagner l'Angleterre, de Gaulle a tout lieu d'être satisfait, et laisse derrière lui une équipe entièrement à sa dévotion. Une équipe qui va prendre soin de limoger tous les anciens administrateurs de Vichy et de les remplacer par des partisans du général, forçant au bout du compte les Américains à reconnaître son gouvernement comme le seul gouvernement légitime de la République française restaurée...

Un mois plus tard, Roosevelt, tirant les leçons de la visite de Bayeux, reconnaîtra de facto l'autorité de de Gaulle sur les régions libérées. Cette bataille là était gagnée !

Aucun commentaire: