dimanche 1 février 2009

2156 - pas assez de transport...

... n'ayant jamais pu, ni même voulu, développer sa composante transport, la Luftwaffe va naturellement se retrouver fort démunie dès l'annonce du Débarquement.

Les pilotes peuvent certes utiliser leur chasseur ou leur bombardier pour voler de Scandinavie ou de Russie jusqu'en Normandie. Mais pour que les dits avions puissent être mis en œuvre une fois arrivés sur place, la présence de mécaniciens, d'armuriers, mais aussi de magasiniers ou d'artilleurs de la Flak est indispensable

Lorsqu'ils parviennent finalement, au prix de lourdes pertes, à rallier les terrains de campagne prévus en cas de débarquement, les pilotes doivent souvent attendre l'arrivée des mécaniciens, des munitions, des pièces de rechange et, bien entendu, du précieux carburant. Faute d'avions de transport en suffisance, tout cela doit en effet être acheminé par camions ou par trains, ce qui prend des jours, parfois des semaines.

L'Aviation alliée qui, bien avant le débarquement proprement dit, a bombardé les routes, les ponts et les voies de chemin de fer menant au littoral, redouble à présent d'activité. Tout ce qui bouge à des kilomètres à la ronde est systématiquement attaqué au canon, à la bombe ou à la roquette.

"Quand l'invasion se produisit, écrira le général Galland, les préparatifs qui avaient été si soigneusement programmés se révélèrent inutiles. (...) La plupart des aérodromes aménagés à cette fin avaient été bombardés et les formations durent se poser sur des pistes improvisées. Le système de transmission, déjà bien mal en point, cessa de fonctionner, entraînant encore plus de confusion. Les impedimenta et le personnel furent acheminés par des Junkers 52, mais les États-majors empruntèrent la voie ferrée et la plupart arrivèrent sur place des jours, voire des semaines plus tard" (1)

En désespoir de cause, et pour gagner du temps, on case parfois un mécanicien à l'intérieur de l'étroit cockpit d'un chasseur monoplace Me-109 ou FW-190. Mais en cas de rencontre inopinée avec un chasseur ennemi, cette pratique tourne immanquablement à la tragédie : dans l'après-midi du 6 juin, le III Schlachtgeswader 4 (III / SG 4) perd ainsi cinq Focke-Wulf 190, quatre pilotes et quatre mécaniciens, après un accrochage avec des chasseurs américains : incapables de combattre avec leur appareil surchargé, les pilotes allemands refusent néanmoins de sauter en parachute et d'abandonner leur mécanicien... et périssent donc avec eux.

(1) Fana de l'Aviation, HS 28, page 41

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