... depuis 1943, les fournitures américaines n'ont cessé de s'accumuler en Grande-Bretagne, faisant dire à certains que, sous leur poids, l'île toute entière allait bientôt s'enfoncer dans l'océan.
Et de fait, elles sont si nombreuses qu'il a fallu les entasser partout, le long des routes, dans les prairies, à l'orée des bois. Des tanks et des camions bien sûr, mais aussi des canons, des ambulances, des bulldozers et même des locomotives, destinées à remplacer celles que les aviateurs alliés sont déjà occupés à mitrailler et bombarder dans toute la France.
Début mai 1944, on a commencé à recharger cet incroyable bric à brac dans la non moins incroyable noria de navires qui se préparent à rallier la France. Fin mai, les troupes ont à leur tour commencé à faire mouvement vers les ports du Sud de l'Angleterre, au grand désespoir de la gent féminine, et des prostituées.
Pour tous, débute alors une longue attente, dans le froid et l'humidité, dans la promiscuité et les odeurs de diesel ou de vomi.
Mais compte tenu de la taille de cette armada, du rôle et des performances fort différentes de chaque navire, il est néanmoins essentiel que chacun lève l'ancre et se mette en route à une heure bien précise, afin de se trouver sur zone au lieu et au moment prévus
Si le débarquement est maintenant fixé au 5 juin 1944, tout en fait dépend de la météo. Et même si les Alliés, avec des stations météorologiques jusqu'au Groenland, disposent dans ce domaine d'une confortable avance sur les Allemands, les prévisionnistes n'en sont pas encore au point de commander à Éole. Et de fait, le temps est tellement infect qu'il faut finalement annuler l'opération prévue pour le 5, et rappeler en catastrophe tous les bâtiments qui ont déjà pris la mer.
Le 5 juin, vers 04h00, le colonel Stagg, responsable de la météo, pronostique enfin une accalmie de 36 heures, ce qui n'est guère et place Eisenhower devant un choix cornélien : y aller, avec le risque - considérable - que la tempête ne s'apaise pas, ou pas suffisamment, et transforme ainsi le Débarquement en désastre, ou alors reporter toute l'opération au 19 juin, ce qui implique de maintenir hommes et navires au port pendant 15 jours, avec toutes les implications logistiques et les conséquences que l'on devine sur le moral des troupes.
Il faut se décider, et vite. Et cette décision, seul Eisenhower est habilité à la prendre. L'intéressé se mure dans ses réflexions. Une trentaine de secondes, affirmera-t-il plus tard. Plusieurs minutes, soutiendront ses subordonnés. Mais à 04h30, la décision tombe enfin : "Let's Go". Chacun se précipite vers son téléphone et ses officiers d'ordonnance, et la salle de conférence se vide en quelques instants.
Le sort en est jeté : ce sera pour le 6 juin
Et de fait, elles sont si nombreuses qu'il a fallu les entasser partout, le long des routes, dans les prairies, à l'orée des bois. Des tanks et des camions bien sûr, mais aussi des canons, des ambulances, des bulldozers et même des locomotives, destinées à remplacer celles que les aviateurs alliés sont déjà occupés à mitrailler et bombarder dans toute la France.
Début mai 1944, on a commencé à recharger cet incroyable bric à brac dans la non moins incroyable noria de navires qui se préparent à rallier la France. Fin mai, les troupes ont à leur tour commencé à faire mouvement vers les ports du Sud de l'Angleterre, au grand désespoir de la gent féminine, et des prostituées.
Pour tous, débute alors une longue attente, dans le froid et l'humidité, dans la promiscuité et les odeurs de diesel ou de vomi.
Mais compte tenu de la taille de cette armada, du rôle et des performances fort différentes de chaque navire, il est néanmoins essentiel que chacun lève l'ancre et se mette en route à une heure bien précise, afin de se trouver sur zone au lieu et au moment prévus
Si le débarquement est maintenant fixé au 5 juin 1944, tout en fait dépend de la météo. Et même si les Alliés, avec des stations météorologiques jusqu'au Groenland, disposent dans ce domaine d'une confortable avance sur les Allemands, les prévisionnistes n'en sont pas encore au point de commander à Éole. Et de fait, le temps est tellement infect qu'il faut finalement annuler l'opération prévue pour le 5, et rappeler en catastrophe tous les bâtiments qui ont déjà pris la mer.
Le 5 juin, vers 04h00, le colonel Stagg, responsable de la météo, pronostique enfin une accalmie de 36 heures, ce qui n'est guère et place Eisenhower devant un choix cornélien : y aller, avec le risque - considérable - que la tempête ne s'apaise pas, ou pas suffisamment, et transforme ainsi le Débarquement en désastre, ou alors reporter toute l'opération au 19 juin, ce qui implique de maintenir hommes et navires au port pendant 15 jours, avec toutes les implications logistiques et les conséquences que l'on devine sur le moral des troupes.
Il faut se décider, et vite. Et cette décision, seul Eisenhower est habilité à la prendre. L'intéressé se mure dans ses réflexions. Une trentaine de secondes, affirmera-t-il plus tard. Plusieurs minutes, soutiendront ses subordonnés. Mais à 04h30, la décision tombe enfin : "Let's Go". Chacun se précipite vers son téléphone et ses officiers d'ordonnance, et la salle de conférence se vide en quelques instants.
Le sort en est jeté : ce sera pour le 6 juin
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