mercredi 14 janvier 2009

2138 - "si l'Anglais essaye de débarquer ici, il n'y reviendra pas deux fois !"

... si les Alliés, qui bénéficient pourtant de moyens gigantesques et, en général, d'une bonne connaissance du dispositif ennemi, si les Alliés doutent du succès de l'entreprise et évaluent leurs chances à 50-50, les Allemands, eux, qui n'ont pourtant presque aucune information sur les forces alliées, les Allemands, eux, débordent au contraire d'optimisme.

"Le Führer est absolument sûr que l'invasion échouera, et même qu'elle sera repoussée avec pertes et fracas", note tranquillement le Ministre de la Propagande Joseph Goebbels dans son journal à la date du 18 avril 1944.

"Le Grand Quartier général [allemand] aussi bien que les principaux commandements à l'Ouest restaient néanmoins convaincus qu'il serait possible malgré tout de repousser l'attaque par débarquement", observa le général Warlimont après la guerre. "Avec le recul, il semble que la
seule explication de cet optimisme réside dans la confiance inébranlable que tous avaient en la supériorité du soldat allemand" (1)

Et Rommel lui-même n'est pas loin de partager cet optimisme. De toute manière, la météo est tellement infecte que l'ennemi ne débarquera pas de sitôt. Alors, avant de partir pour l'Allemagne et pour y fêter l'anniversaire de son épouse, l'ex "Renard du Désert" se contente d'un bref message à ses troupes.

"Étant donné l'état de nos fortifications, le moral de fer de nos troupes, et les nouveaux armements dont nous sommes dotés, nous pouvons voir venir en toute tranquillité", assure-t-il. "Pas question de se casser la tête pour savoir si ça ira ou pas : si l'Anglais essaye de
débarquer ici, il n'y reviendra pas deux fois !"

Pourtant, dans les ports anglais, les soldats alliés sont déjà occupés à embarquer. Et si la pluie veut bien s'arrêter de tomber, les armes vont bientôt parler..

(1) Wieviorka, page 212

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