... pour Eisenhower, maintenir le secret constitue une tâche essentielle
Mais c'est aussi une tâche surhumaine. Comment cacher la présence de milliers de navires dans les ports, de dizaines de milliers de véhicules entassés dans les champs et le long des routes, de millions de soldats occupés à s'entraîner ? Comment garantir le silence des milliers de personnes qui, du général quatre étoiles à la plus modeste secrétaire, sont actuellement occupées à planifier Overlord ?
Les Allemands sont aux aguets, et prêts à promettre la Lune à toute personne capable de les informer sur le lieu et la date du Débarquement.
Mais dans le domaine du Renseignement, l'Abwehr et le Sicherheitsdienst font figure d'enfants de choeur à côté de l'Intelligence Service britannique. Les quelques espions dont les Allemands disposent en Grande-Bretagne ont très vite été arrêtés, ou carrément "rertournés", afin qu'ils fournissent désormais de fausses informations à leurs anciens maîtres.
Du reste, l'espion le plus connu, et assurément le plus efficace, n'est pas Allemand mais Albanais, ne travaille pas à Londres mais bien à Ankara, et n'a rien du "super-espion" de cinéma. Elyesa Bazna, alias Ciceron, est en effet le valet de chambre de l'ambassadeur de Grande-Bretagne en Turquie, alors neutre. Homme frustre et d'une intelligence fort limitée, Bazna est néanmoins parvenu, au fil des mois, à photographier d'importants documents et à les transmettre, moyennant finances, à l'ambassade d'Allemagne.
Mais dans ce monde glauque où tout le monde sert et trahit tout le monde, les Allemands peuvent-ils vraiment se fier aux renseignements fournis par un Albanais à ce point stupide qu'ils parviennent à le rémunérer... avec de fausses livres sterling ? Comment être sûr qu'il ne mène pas double-jeu au profit de l'Intelligence Service ? Et après tout, pourquoi un simple ambassadeur dans un pays neutre détiendrait-il des secrets militaires vitaux ? (1)
Faute d'espions sur le terrain, il reste l'observation aérienne. Chez les Alliés, ce sont d'ailleurs les appareils de reconnaissance-photo qui fournissent l'essentiel des informations sur les défenses allemandes. Chaque jour, des centaines d'analystes examinent à la loupe les milliers de clichés rapportés de toute l'Europe occupée.
Le problème, c'est que la Luftwaffe allemande a depuis longtemps perdu la maîtrise du Ciel et, en 1944, ne dispose dans son inventaire d'aucun avion capable de voler suffisamment haut ou suffisamment vite pour échapper aux intercepteurs alliés. Cet avion - l'Arado 234 à réaction - existe pourtant, mais il n'entrera en service qu'en août 1944,... deux mois après le Débarquement...
(1) s'ils reconnaissent l'importance de "Cicéron" pour le Renseignement militaire allemand, les historiens sont en revanche très divisés sur le
fait qu'il ait véritablement pu transmettre des informations sur le Débarquement proprement dit
Mais c'est aussi une tâche surhumaine. Comment cacher la présence de milliers de navires dans les ports, de dizaines de milliers de véhicules entassés dans les champs et le long des routes, de millions de soldats occupés à s'entraîner ? Comment garantir le silence des milliers de personnes qui, du général quatre étoiles à la plus modeste secrétaire, sont actuellement occupées à planifier Overlord ?
Les Allemands sont aux aguets, et prêts à promettre la Lune à toute personne capable de les informer sur le lieu et la date du Débarquement.
Mais dans le domaine du Renseignement, l'Abwehr et le Sicherheitsdienst font figure d'enfants de choeur à côté de l'Intelligence Service britannique. Les quelques espions dont les Allemands disposent en Grande-Bretagne ont très vite été arrêtés, ou carrément "rertournés", afin qu'ils fournissent désormais de fausses informations à leurs anciens maîtres.
Du reste, l'espion le plus connu, et assurément le plus efficace, n'est pas Allemand mais Albanais, ne travaille pas à Londres mais bien à Ankara, et n'a rien du "super-espion" de cinéma. Elyesa Bazna, alias Ciceron, est en effet le valet de chambre de l'ambassadeur de Grande-Bretagne en Turquie, alors neutre. Homme frustre et d'une intelligence fort limitée, Bazna est néanmoins parvenu, au fil des mois, à photographier d'importants documents et à les transmettre, moyennant finances, à l'ambassade d'Allemagne.
Mais dans ce monde glauque où tout le monde sert et trahit tout le monde, les Allemands peuvent-ils vraiment se fier aux renseignements fournis par un Albanais à ce point stupide qu'ils parviennent à le rémunérer... avec de fausses livres sterling ? Comment être sûr qu'il ne mène pas double-jeu au profit de l'Intelligence Service ? Et après tout, pourquoi un simple ambassadeur dans un pays neutre détiendrait-il des secrets militaires vitaux ? (1)
Faute d'espions sur le terrain, il reste l'observation aérienne. Chez les Alliés, ce sont d'ailleurs les appareils de reconnaissance-photo qui fournissent l'essentiel des informations sur les défenses allemandes. Chaque jour, des centaines d'analystes examinent à la loupe les milliers de clichés rapportés de toute l'Europe occupée.
Le problème, c'est que la Luftwaffe allemande a depuis longtemps perdu la maîtrise du Ciel et, en 1944, ne dispose dans son inventaire d'aucun avion capable de voler suffisamment haut ou suffisamment vite pour échapper aux intercepteurs alliés. Cet avion - l'Arado 234 à réaction - existe pourtant, mais il n'entrera en service qu'en août 1944,... deux mois après le Débarquement...
(1) s'ils reconnaissent l'importance de "Cicéron" pour le Renseignement militaire allemand, les historiens sont en revanche très divisés sur le
fait qu'il ait véritablement pu transmettre des informations sur le Débarquement proprement dit
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