... l'émission de monnaie représente sans aucun doute la caractéristique la plus communément associée à l'AMGOT.
En France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, dans tous les pays qui seront libérés ou occupés par les soldats alliés, Washington a prévu des monnaies provisoires qui, par facilité, seront toutes plus ou moins calquées sur le dollar américain.
Là encore, cette mesure ne vise qu'à permettre aux troupes de s'approvisionner sur le terrain, et aux autochtones d'échanger leurs biens et de régler leurs achats, jusqu'à ce que la situation militaire permette le rétablissement de gouvernements légaux et habilités à frapper leur propre monnaie.
Si les gouvernements belges, hollandais ou encore italiens ont facilement accepté de se prêter à l'exercice, et si, de facto, l'introduction provisoire de cette étrange monnaie s'y effectuera sans problème particulier, la France fait, une fois de plus, exception.
De Gaulle ne peut en effet accepter qu'une monnaie libellée en francs puisse être émise à Washington, puis introduite en France sans que les autorités françaises - c-à-d lui-même - ne soit en mesure d'en contrôler le volume.
Le clash, retentissant, se produira à Londres, le 4 juin 1944, lorsque de Gaulle, invité par Churchill, s'exclamera "Je viens d'apprendre, par exemple, qu'en dépit de nos avertissements, les troupes et les services qui s'apprêtent à débarquer sont munis d'une monnaie soi-disant française, que le gouvernement de la République [le GPRF] ne reconnaît absolument pas et qui, d'après ordres du commandement interallié, aura cours forcé en territoire français. Je m'attends à ce que, demain, le général Eisenhower, sur instruction du Président des États-Unis et d'accord avec vous-même, proclame qu'il prend la France sous son autorité. Comment voulez-vous que nous traitions sur ces bases ? Allez, faites la guerre, avec votre fausse monnaie" (1)
Cependant, et là encore contrairement au mythe véhiculé par ses adulateurs, ce n'est pas de Gaulle qui, en France, va faire échouer cette "fausse monnaie" : ce sont les Français eux-mêmes. Dès le 6 juin, ceux-ci se montrent en effet plus que réticents à accepter les billets libellés en francs que leur tendent les GI's, et lorsqu'ils les acceptent, c'est pour s'en débarrasser aussitôt, et si possible... aux bureaux du Trésor public où ils viennent payer leurs impôts (!)
"Qu'est-ce que c'est que cette histoire concernant les billets les gens n'en veulent pas ? Il faut qu'ils acceptent ! Il faut les forcer ! C'est du bon argent ; c'est notre argent !", s'exclamera Montgomery.
En vain, puisque cette monnaie sera finalement abandonnée, en août 1944...
(1) ibid, 367-368
En France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, dans tous les pays qui seront libérés ou occupés par les soldats alliés, Washington a prévu des monnaies provisoires qui, par facilité, seront toutes plus ou moins calquées sur le dollar américain.
Là encore, cette mesure ne vise qu'à permettre aux troupes de s'approvisionner sur le terrain, et aux autochtones d'échanger leurs biens et de régler leurs achats, jusqu'à ce que la situation militaire permette le rétablissement de gouvernements légaux et habilités à frapper leur propre monnaie.
Si les gouvernements belges, hollandais ou encore italiens ont facilement accepté de se prêter à l'exercice, et si, de facto, l'introduction provisoire de cette étrange monnaie s'y effectuera sans problème particulier, la France fait, une fois de plus, exception.
De Gaulle ne peut en effet accepter qu'une monnaie libellée en francs puisse être émise à Washington, puis introduite en France sans que les autorités françaises - c-à-d lui-même - ne soit en mesure d'en contrôler le volume.
Le clash, retentissant, se produira à Londres, le 4 juin 1944, lorsque de Gaulle, invité par Churchill, s'exclamera "Je viens d'apprendre, par exemple, qu'en dépit de nos avertissements, les troupes et les services qui s'apprêtent à débarquer sont munis d'une monnaie soi-disant française, que le gouvernement de la République [le GPRF] ne reconnaît absolument pas et qui, d'après ordres du commandement interallié, aura cours forcé en territoire français. Je m'attends à ce que, demain, le général Eisenhower, sur instruction du Président des États-Unis et d'accord avec vous-même, proclame qu'il prend la France sous son autorité. Comment voulez-vous que nous traitions sur ces bases ? Allez, faites la guerre, avec votre fausse monnaie" (1)
Cependant, et là encore contrairement au mythe véhiculé par ses adulateurs, ce n'est pas de Gaulle qui, en France, va faire échouer cette "fausse monnaie" : ce sont les Français eux-mêmes. Dès le 6 juin, ceux-ci se montrent en effet plus que réticents à accepter les billets libellés en francs que leur tendent les GI's, et lorsqu'ils les acceptent, c'est pour s'en débarrasser aussitôt, et si possible... aux bureaux du Trésor public où ils viennent payer leurs impôts (!)
"Qu'est-ce que c'est que cette histoire concernant les billets les gens n'en veulent pas ? Il faut qu'ils acceptent ! Il faut les forcer ! C'est du bon argent ; c'est notre argent !", s'exclamera Montgomery.
En vain, puisque cette monnaie sera finalement abandonnée, en août 1944...
(1) ibid, 367-368
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