mardi 16 décembre 2008

2109 - appelez-moi Ike

... Après s'être entendus sur le lieu et la date du débarquement, après avoir commencé à en tracer les plans, reste maintenant la partie la plus délicate d'Overlord : trouver un chef pour la commander,... ce qui est loin d'être évident

Pour des raisons historiques et militaires, les Britanniques veulent en effet que ce poste revienne à l'un des leurs, ce dont les Américains ne veulent pas entendre parler, d'abord parce qu'ils seront les plus gros contributeurs du débarquement, et ensuite parce qu'ils éprouvent de sérieux doutes quant à la réelle volonté des Britanniques de mener cette opération à bien.

Si les Anglais s'accrochent, ce sont les Américains qui tiennent le bon bout du bâton, et qui ne vont plus le lâcher. Mais en attendant de trouver eux-mêmes la perle rare, ils acceptent de confier au moins à des Britanniques la direction des opérations sur le terrain : l'Infanterie sera donc commandée par Bernard Paget (il sera remplacé par Bernard Montgomery en décembre 1943); la Marine échoira finalement à Bertram Ramsey, et l'Aviation à Trafford Leigh-Mallory.

À la fin de l'année, et contre toute attente, les Américains ne sont toujours pas parvenus à s'entendre entre eux sur le nom du commandant-en-chef. Si George Marshall, chef d'État-major des Armées, fait l'unanimité, sa nomination à la tête d'Overlord obligerait en revanche à remanier tout l'organigramme militaire. En décembre, on finit donc par opter pour un subordonné de Marshall : Dwight Eisenhower.

L'homme n'est pas un inconnu : en février 1942, alors chef de la War Plans Division, c'est lui qui avait remis à Marchall le premier mémorandum sur la nécessité d'un débarquement en France.

Diplômé de West-Point, "Ike", comme on le surnommera bientôt, est le prototype parfait de l'officier d'État-major. Et s'il n'a pas (et n'aura jamais) le génie d'un Manstein, si beaucoup lui reprochent de n'avoir jamais combattu ni commandé la moindre troupe dans une bataille, tout le monde s'accorde en revanche pour louer ses compétences, ses qualités d'organisateur... et, plus important que tout, son sens de la diplomatie

Car de diplomatie, l'intéressé va en avoir besoin...

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