... si ses chasseurs et bombardiers conventionnels étaient trop peu nombreux, et si le Messerschmitt 262 à réaction tardait à entrer enservice, la Luftflotte 3 fondait en revanche de gros espoirs sur sa centaine d'avions de lutte anti-navires, et en particulier sur ses nouveaux Heinkel 177 "Greif"
Depuis son premier vol en 1939, ce malheureux quadrimoteur à seulement deux hélices avait été accablé par tous les malheurs possibles et imaginables, à commencer par l'incroyable propension de ses moteurs à la combustion spontanée.
Au printemps 1944, les moteurs jumelés avaient toujours tendance à prendre feu en plein vol, mais la bête semblait tout de même guérie de l'essentiel de ses maladies de jeunesse, en plus de constituer une excellente plateforme pour l'emport de la bombe planante Fritz X ou du missile air-surface Henschel Hs 293.
Dès l'automne 1943, en Méditerranée, l'une et l'autre avaient fait preuve d'une redoutable efficacité, endommageant ou coulant de nombreux navires, dont le cuirassé italien Roma de 40 000 tonnes (1)
Ces deux armes souffraient cependant du même défaut : faute d'un système de guidage autonome (qui ne serait mis au point que bien après la guerre), elles ne pouvaient être dirigées vers la cible que par un opérateur installé dans l'avion lanceur, lequel devait donc continuer à voler de manière rectiligne et demeurer à proximité visuelle de la cible jusqu'à l'impact, ce qui le rendait très vulnérable.
Plus grave : la liaison entre la bombe et l'opérateur s'effectuait par fréquence radio, et pouvait donc être brouillée par l'adversaire, ce que ce dernier s'empressa de faire, avec de plus en plus de succès, à partir du débarquement d'Anzio (22 janvier 1944)
En mai 1944, le couple Heinkel 177/bombe ou missile guidé représentait toujours une menace pour un éventuel débarquement, mais une menace que les Alliés espéraient neutraliser grâce à leur supériorité aérienne et à de fort nombreux brouilleurs radio...
(1) Saviez-vous que... no 2008
Aucun commentaire:
Publier un commentaire