jeudi 4 décembre 2008

2097 - bricolage meurtrier

... en inspectant le "Mur de l'Atlantique", fin 1943, Rommel s'était dit que les mines constitueraient le moyen le plus efficace et le plus économique d'en renforcer les défenses.

En Afrique du Nord, à la tête de l'Afrika Korps, le "Renard du Désert" avait, tout comme ses adversaires britanniques, fait poser des millions de mines, bien plus efficaces que l'artillerie ou l'aviation pour empêcher, ou du moins freiner, la progression des fantassins et surtout celle des blindés.

Pour Rommel, les mines étaient devenues une véritable obsession. Une anecdote célèbre le décrit d'ailleurs arpentant au pas de charge le riche musée d'une usine de porcelaine française, avant de se tourner vers son aide-de-camp - qui était parvenu à l'attirer là afin de lui changer les idées - et de lui demander si la dite usine était ou non capable de réaliser des boîtiers pour ses mines.

Malgré leurs qualités, les mines étaient néanmoins inutilisables sur les plages où débarqueraient les assaillants, puisqu'elles seraient inévitablement emportées par les tempêtes et les marées. Pour pallier cet inconvénient, il décida donc d'y dresser quantités d'obstacles, composés de pieux ou de rails de chemin de fer, sur lesquels les péniches viendraient s'embrocher à marée haute. En mai 1944, plus de 500 000 obstacles de ce genre, certains par ailleurs dotés d'une charge explosive, jonchaient ainsi les plages françaises.

Comme les Alliés utiliseraient également des planeurs pour acheminer leurs troupes aéroportées - nous y reviendrons - il fit dresser l'inventaire de tous les champs proches du littoral qui étaient susceptibles de leur servir de piste d'atterrissage, puis ordonna, en mars 1944, d'y planter des pieux de 3 mètres de haut - rapidement baptisés "asperges de Rommel" - qui, espacés d'une trentaine de mètres chacun, transformeraient tout atterrissage en crash meurtrier.

Mais qu'il s'agisse de fortifications bétonnées, de mines terrestres, d'obstacles sous-marins ou de pieux anti-aériens, tous les travaux butaient sur le même manque de personnel et de moyens, ce qui en restreignait l'efficacité et laissait de fort nombreux trous entre les défenses...

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