samedi 29 novembre 2008

2092 - de plus en plus étranger

... Ce n'est pas un hasard si l'image du Troisième Reich est intimement liée à celle du déplacement de populations et du travail forcé ou concentrationnaire.

Compte tenu des besoins de l'Armée, qui dévorait la population masculine à un rythme infernal, compte tenu également des réticences de la population féminine à prendre la place des hommes dans les usines et ateliers, le recours à la main d'oeuvre étrangère s'était très vite imposé comme la seule solution pour, non seulement maintenir, mais surtout augmenter la production
d'armements.

Mais comme le régime hitlérien n'était - doux euphémisme - guère populaire à l'étranger, et a fortiori dans les pays conquis, le recrutement de travailleurs étrangers sur une base volontaire ne pouvait couvrir qu'une partie infime des besoins.

Le recrutement, c'était l'affaire de Fritz Sauckel, ancien Gauleiter de Franconie, que Hitler avait nommé responsable plénipotentiaire de la main d'oeuvre en mars 1942, afin de satisfaire les demandes insatiables du Ministre de l'Armement Albert Speer, lequel ne se souciait pas des détails triviaux et avait donc exigé la bagatelle d'un million de travailleurs à livrer avant la fin octobre.

Jusqu'à la chute finale du Troisième Reich, Sauckel allait ainsi recruter plus de cinq millions de travailleurs à travers toute l'Europe occupée. Des travailleurs dont il reconnaîtrait lui-même, lors de son procès à Nuremberg, que seuls deux-cents-cinquante mille avaient été volontaires.

Volontaires ou pas, payés ou non, bien traités ou exploités jusqu'à la mort, ces travailleurs avaient au moins le mérite de fournir à l'État-major allemand les armes qu'il réclamait : rien que dans le domaine de l'Aviation, la production allait ainsi passer de moins de 10 000 avions en 1941, à 16 000 en 1942, 26 000 en 1943, et 40 000 en 1944 !

A l'aube du Débarquement, si le problème de la production apparaissait réglé, restait encore à savoir ce que valaient réellement ces armes, surtout depuis qu'elles étaient fabriquées par des travailleurs à la fois étrangers et forcés...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Fritz Sauckel était surnommé par les français :"le négrier de l'europe"...çà veut tout dire!