jeudi 20 novembre 2008

2083 - In Harm's Way

... faute de moyens coercitifs, le gouvernement Roosevelt n'avait eu d'autre choix, pour garantir la production industrielle mais aussi sa propre réélection, que de tout mettre en œuvre pour épargner les rigueurs de la guerre aux travailleurs américains.

Mais il se devait également de tout faire pour préserver la vie des millions de jeunes Américains appelés sous l'uniforme et qui, à la différence des soldats des autres nations, avaient conservé leur droit de vote au point - cas probablement unique dans l'Histoire des guerres - qu'il fallut, pour la Présidentielle de 1944, organiser des bureaux de vote jusque sur la ligne de Front.

Ceci impliquait naturellement l'obligation faite aux généraux de n'engager leurs troupes qu'avec une grande prudence et un constant souci de minimiser les pertes dans leurs rangs.

Il fallait également veiller au bien-être et au moral des soldats, qui se virent donc offrir loisirs, spectacles, équipements, nourriture,... et bien entendu soldes, sans commune mesure avec ce dont bénéficiaient à l'époque leurs homologues et adversaires de rang équivalant.

Pionniers en matière de statistiques et d'études d'opinion, les Américains multiplièrent également les sondages au sein de leurs forces armées, et ce toujours dans le but d'évaluer, et si possible d'améliorer, le moral des combattants et, par voie de conséquence, leur ardeur guerrière.

Les résultats, unanimes tout au long du conflit, avaient de quoi consterner l'État-major de l'Armée de Terre, puisqu'ils démontraient non seulement la faible adhésion des fantassins, aux objectifs déclarés de la guerre (tels le combat pour la Liberté ou la lutte contre le Nazisme), mais aussi le peu de fierté que ceux-ci éprouvaient à l'égard de leur arme qui, il est vrai, n'offrait ni le prestige de la Marine, ni les soldes de l'Aviation,... et surtout pas leur espérance de survie !

Mal aimé, mal considéré, moins bien payé, et bien plus dangereux que dans la Marine ou l'Aviation, le service dans l'Infanterie américaine était rejeté par la quasi-totalité des fantassins américains, lesquels déclaraient à plus de 90 % qu'ils ne s'y réengageraient pas s'ils avaient le choix, ce qui, si l'on considérait que ce serait bel et bien l'Infanterie qui serait - et de loin - la plus engagée dans les futurs combats en Europe, augurait de lendemains pour le moins pénibles...

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