... les travailleurs à leur poste, et les chaînes de montage démarrées, quelles armes va-t-on maintenant produire afin de débarquer un jour en Normandie ?Répondre à cette question implique au préalable de se débarrasser d'un mythe tenace : contrairement à une opinion très largement répandue, et sans même parler des canons et armes individuelles (dont l'origine se perd pour ainsi dire dans la Nuit des Temps), l'écrasante majorité des tanks, véhicules, navires, avions et équipements qui vont se lancer à l'assaut des plages ont été conçus des années avant le débarquement, et souvent-même des années avant la guerre.
Chargé, comme tant d'autres de ses congénères, d'appuyer les opérations de débarquement, l'indestructible Warspite - cuirassé assurément le plus glorieux du 20ème siècle - a ainsi été lancé en... 1913; les péniches de débarquement de 1944 ne diffèrent guère de celles étudiées par les Britanniques dès le début des années 1920; le Sherman - sans conteste le tank le plus courant au sein des forces alliées - date de 1940 et, en 1944, ne correspond plus que marginalement aux exigences d'une guerre moderne; le bombardier Boeing B-17, qui pilonnera les installations allemandes, a effectué son premier vol en 1935 et n'a par ailleurs jamais été prévu pour un usage tactique; né en 1940, le Hawker Typhoon, est quant à lui un chasseur tellement raté qu'on n'a eu d'autre choix que de le reléguer à l'attaque au sol.
Dit autrement, même lorsqu'elles sont flambantes neuves, ces armes ne répondent que très imparfaitement à ce qui serait souhaitable, voire même indispensable, en la circonstance. Ce ne sont, au mieux, que des adaptations et des améliorations plus ou moins réussies de matériels parfois fort anciens mais dont on espère qu'ils pourront encore servir.
Reste maintenant à savoir s'ils en sont capables...
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